Les quotas de femmes sont une mauvaise idée

19 juin 2019 Nouvelles

Les femmes apportent incontestablement une contribution importante au succès de l'économie suisse. Or, elles sont encore souvent sous-représentées aux plus hauts niveaux de direction des entreprises. Pour changer cette situation, un système de quotas, comme celui que demande la révision de la loi sur les sociétés anonymes, n'est toutefois pas la bonne solution.

Le Conseil fédéral souhaite ancrer dans le droit des sociétés anonymes l’obligation de respecter un quota minimum de 30% de femmes dans les conseils d’administration et de 20% dans les directions de sociétés cotées en bourse comptant au moins 250 employés. Pour l’Union patronale suisse, cette proposition, actuellement débattue au Parlement, fait fausse route. Comme le précise l’UPS dans une prise de position, les employeurs sont convaincus qu’à l’avenir, il y aura davantage de femmes dans les organes dirigeants. Puisque la main-d’œuvre est appelée à se raréfier du fait du vieillissement de la société, les entreprises seront tributaires de femmes bien qualifiées pour occuper des postes de direction. Elles bénéficieront du même coup de l’amélioration des performances, bien documentée, qui caractérise les équipes mixtes. L’économie a pleinement reconnu ce signe des temps. En témoignent son engagement constant, depuis quelques années, en faveur de l’augmentation de la proportion de femmes dans les organes dirigeants et la réalité tangible de cette augmentation, observée indépendamment de toute réglementation de quotas.

Un quota de femmes met unilatéralement au premier plan un critère de sélection particulier lors du recrutement – au détriment d’autres critères comme les connaissances spécifiques, l’expérience de direction ou le niveau de formation. Or, en fin de compte, les éléments déterminants sont toujours la qualification et l’adéquation au poste à pourvoir. D’une part, les quotas en tant que tels n’augmentent pas le nombre de talents féminins parmi les effectifs de cadres intermédiaires, ce qui est pourtant la condition nécessaire pour qu’un plus grand nombre de femmes accèdent aux postes directoriaux. D’autre part, un quota n’aidera pas les femmes qui ont des enfants à mieux concilier leurs obligations professionnelles et familiales et à conserver ainsi plus facilement un emploi. Aux yeux des employeurs, un quota de femmes apparaît dès lors contre-indiqué.

Il s’agit, bien plutôt, d’aménager des conditions-cadre tenant compte des besoins des femmes, tels qu’horaires de travail flexibles et offres de crèches adaptées à l’activité professionnelle. Enfin, la société dans son ensemble est appelée à dépasser certains stéréotypes et conceptions périmés quant aux rôles des sexes.

Les employeurs présentent aussi dans une vidéo descriptive, sous une forme claire, concise et accessible, leurs arguments contre un quota de femmes: