Par 113 voix contre 54 et quatre abstentions, le Conseil national s’est clairement opposé à l’initiative parlementaire du conseiller national Mathias Reynard (18.416), qui demande une modification de la loi reconnaissant le syndrome d’épuisement professionnel (burnout) comme une maladie professionnelle au sens de la loi sur l’assurance accidents (LAA). Or, selon la LAA, les maladies professionnelles résultent exclusivement ou principalement de certaines activités bien définies. Ce qu’on appelle communément le burnout peut certes provenir en grande partie du stress au travail. Néanmoins, le burnout n’est pas un diagnostic médical spécifique, mais un terme collectif désignant divers tableaux cliniques possibles. Dans la plupart des cas, cet état d’épuisement est lié à un ensemble de causes de stress composé de facteurs sociaux et personnels, auxquels s’ajoutent ceux qui surviennent au travail. Dès lors, inscrire dans la loi le burnout en tant que maladie professionnelle n’aiderait guère les personnes concernées et susciterait tout au plus de faux espoirs.
Quels que soient les facteurs individuels de stress à l’origine d’un surmenage préjudiciable à la santé, il est souvent possible de reconnaître à temps une évolution indésirable sur le lieu de travail et de protéger les personnes menacées de burnout grâce à une aide ciblée. Les supérieurs hiérarchiques des sujets peuvent aussi fournir une aide précieuse, en collaboration avec les équipes de travail, pour assurer le retour progressif des sujets atteints de ce syndrome à une vie professionnelle normale. Tant il est vrai qu’une absence prolongée, voire le départ définitif des personnes touchées peut être une charge coûteuse pour l’employeur et les autres employés, contraints de compenser cette perte et de réorganiser la planification du personnel.
En tant qu’association de parrainage de Compasso, l’Union patronale suisse (UPS) se mobilise pour sensibiliser les employeurs à ce problème et leur offre un soutien ciblé en collaboration avec tous ses partenaires du réseau. Autrement dit, les travailleurs exposés à un risque d’épuisement professionnel se voient proposer ainsi une aide bien plus efficace que de nouvelles réglementations légales qui ne sont pas adaptées à la pratique. Voilà pourquoi l’UPS se félicite de la décision du Conseil national.