La réinsertion professionnelle des personnes atteintes dans leur santé physique et psychique s’apparente souvent à un parcours du combattant. Cela peut se traduire par de longues absences qui entraînent des coûts non seulement pour les entreprises mais aussi pour les assurances sociales.
Que faire, alors, pour faciliter le retour en emploi d’un menuisier qui a une blessure à la main ou d’un informaticien qui souffre de burn-out? Cette question revêt une importance particulière dans un contexte de pénurie aiguë de main-d’œuvre.
L’Union patronale suisse et l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) ont pris le problème à bras-le-corps. Fin 2022, les deux entités ont signé une convention de collaboration, qui est entrée en vigueur le 1er mai dernier. L’OFAS apporte son soutien à l’association patronale pour élaborer des mesures, spécifiques à chaque branche économique, susceptibles d’améliorer l’employabilité des personnes atteintes dans leur santé.
Les chances de maintien ou de retour en emploi d’un collaborateur qui perd pied sont d’autant plus grandes que l’atteinte à la santé est identifiée rapidement
Ce partenariat repose sur la conviction commune que les chances de maintien ou de retour en emploi d’un collaborateur qui perd pied sont d’autant plus grandes que l’atteinte à la santé est identifiée rapidement au poste de travail et que des mesures appropriées sont prises au bon moment.
La mise en œuvre de la convention a été confiée à l’association Compasso. Cette plateforme nationale soutient, à l’aide d’informations et de conseils, les efforts des employeurs pour le maintien et le retour de leurs collaborateurs accidentés ou malades sur le marché du travail. La plateforme regroupe actuellement une centaine de membres, parmi lesquels de nombreuses entreprises, la Conférences des offices AI, la Suva, Integration Handicap et le syndicat Travail. Suisse. Cette large alliance a été couronnée de succès. Elle montre qu’une coopération sur une base volontaire est préférable à une solution étatique.
Le profil d’intégration axé sur les ressources (PIR) est au cœur de la convention introduite le 1er mai. Cet outil d’intégration, disponible en ligne, repose sur la collaboration entre médecins, employeurs et collaborateurs concernés. Il permet d’évaluer l’employabilité des personnes atteintes dans leur santé et ainsi favoriser leur retour en entreprise de manière pragmatique.
Le PIR a été adapté afin de tenir compte des spécificités des branches économiques qui se sont déclarées prêtes à mettre en œuvre cet outil en collaboration avec Compasso. Parmi celles-ci figurent Allpura, EIT. swiss, suissetec et GastroSuisse.