Un investissement payant et durable dans le binôme famille-travail

12 juin 2018 Nouvelles

L'offre de structures d'accueil extrafamiliales pour enfants doit continuer de bénéficier de l'aide de la Confédération: le Conseil national vient d'adopter la proposition de sa commission ad hoc demandant une prolongation de la loi fédérale sur les aides financières à l'accueil extra-familial pour enfants. Les employeurs saluent cette décision judicieuse, qui facilitera les rapports des parents avec le monde du travail.

La Chambre basse a accepté une initiative parlementaire de sa Commission de la science, de l’éducation et de la culture. Celle-ci charge la Confédération d’encourager pour quatre années supplémentaires, par une dépense totale de 125 millions de francs, la création de crèches et de structures d’accueil extrafamiliales supplémentaires. Sans cette décision, la loi fédérale sur les aides financières à l’accueil extra-familial pour enfants expirerait à fin janvier 2019. Une majorité du Conseil national a estimé que la prolongation de cette aide est justifiée, car la demande de places d’accueil reste élevée et que ce type d’investissement s’avère payant.

Les employeurs soutiennent aussi le prolongement de l’effort financier de la Confédération en faveur de structures d’accueil pour enfants. L’encouragement doit viser en priorité l’accueil et l’encadrement pour les écoles de jour et en périodes de vacances. Dans beaucoup de cantons et de communes, les offres correspondantes sont encore rudimentaires alors que, un peu partout, la demande est forte, comme l’a prouvé notamment le grand succès populaire rencontré par le projet d’extension des écoles de jour en ville de Zurich.

Grâce aux écoles de jour, les parents concilient plus facilement leurs activités professionnelles et leurs tâches familiales. Cette meilleure articulation des unes aux autres leur permet de s’intégrer davantage dans le monde du travail, ce en quoi l’économie trouve son intérêt dans la mesure où le vieillissement de la population et le recul de l’immigration vont aggraver encore la pénurie de personnel qualifié dans les années à venir. Les femmes sont les principales bénéficiaires de la meilleure compatibilité famille-travail. Car si elles peuvent plus facilement s’intégrer au marché du travail pendant les années d’éducation de leurs jeunes enfants, leurs écarts de salaires avec les hommes vont continuer de se réduire et leurs chances d’accéder à des postes dirigeants vont s’améliorer. De plus, les enfants de parents proches ou éloignés de la culture tirent profit de l’heureux mélange des conditions sociales que favorise les structures d’accueil extrafamiliales, ce qui contribue à l’égalité des chances. Un autre gagnant de cette évolution est l’État, en ce sens que des jeunes mieux formés et des femmes plus indépendantes se traduiront à terme par une baisse des charges sociales.

Plaident aussi pour le maintien de cette aide fédérale les études scientifiques, qui confirment la durabilité de l’effet: plus de 90 pour cent des structures ainsi soutenues se sont en effet bien établies et ont même augmenté parfois leur nombre de places. Notons enfin que ces dépenses de la Confédération seront compensées à moyen terme par le surcroît de recettes fiscales fourni par les parents ayant la possibilité d’exercer une activité lucrative.