A Zurich, un oui très réjouissant en faveur des écoles de jour

11 juin 2018 Nouvelles

Par 77,3 pour cent des voix, les citoyens de la ville de Zurich ont adopté un crédit destiné à l'extension des écoles de jour. Dès l'année scolaire 2019/20, une offre de structures de jour sera introduite progressivement dans 24 écoles supplémentaires. Auparavant, la formule a été testée dans six écoles, où elle a été très bien acceptée. Ce projet est financé exclusivement par des fonds publics.

L’Union patronale suisse voit dans le système des écoles de jour un heureux complément de l’offre scolaire de base. Elle se félicite donc de l’approbation populaire massive obtenue ce dimanche par le projet visant à étendre l’engagement financier de l’État à 24 autres écoles de la ville de Zurich. Le résultat du vote souligne une fois de plus le réel besoin d’une meilleure compatibilité famille-travail qu’ont les mères et les pères actifs. Cette mobilisation en faveur d’un crédit d’environ 75 millions de francs pose un jalon important vers une offre adéquate de structures d’accueil extrafamilial pour enfants. Elle ne saurait faire oublier, néanmoins, qu’en dehors de Zurich seul un petit nombre d’autres villes offrent des modèles de prise en charge extrafamiliale aussi développés.

Le concept des écoles de jour en ville de Zurich correspond à l’encadrement des élèves par une structure qui leur fournit à midi un repas chaud pour six francs. Selon leur âge, ils restent ainsi jusqu’à 15 ou 16 heures dans les murs de l’école à raison de deux à quatre après-midis par semaine. Les parents sont libres de désinscrire leurs enfants. Dans les six écoles de jour mises sur pied jusqu’ici, le cas s’est toutefois rarement présenté. Ce système s’est traduit par une heureuse mixité entre écoliers plutôt proches et plutôt éloignés de la formation. Surtout, l’offre a été très bien accueillie.

La garantie d’un encadrement journalier continu sans longue interruption de midi revêt une grande importance pour les parents actifs comme pour l’économie en général. En précisant de manière définitive dès le début de l’année scolaire les après-midis où les écoliers seront encadrés, le modèle zurichois leur offre aussi une appréciable sécurité de programmation. Et les règles sont à chaque fois les même pour tous les enfants d’une famille.

Faute d’une offre d’accueil adaptée aux besoins effectifs, cependant, la plupart des mères ne peuvent toujours pas concilier harmonieusement leur vie professionnelle et leur vie de famille. Or, d’une manière générale, elles sont aujourd’hui aussi bien formées que les hommes. Cette articulation famille-travail déficiente se traduit aussi par des différences de salaires entre hommes et femmes et par la faiblesse de la relève féminine aux postes de direction. Voilà pourquoi les milieux économiques, à l’instar des parents et des pouvoirs publics, jugent indispensable une extension de l’offre de crèches et d’écoles de jour.

Dans ces circonstances, l’intention du Conseil fédéral de ne pas prolonger l’aide financière de la Confédération destinée à l’accueil extra-familial pour enfants fait froncer les sourcils des employeurs. Le Gouvernement couperait ainsi l’herbe sous le pied des communes et des cantons au moment même où cette aide commence à produire ses effets. Il appartient au Conseil national de corriger l’option stratégique discutable des Sept sages. Souhaitons que les parlementaires se laisseront guider dans leur choix par le véritable plébiscite enregistré ce dimanche en ville de Zurich.