AVS 21: le Conseil des Etats fixe le cap à suivre

C’est l’heure de vérité pour l’AVS. Le 9 juin prochain, le Conseil national se penchera sur la réforme AVS 21. Après vingt ans d’échec, enfin une réforme couronnée de succès? A ce stade, difficile de le savoir. Mais une chose est sûre: le relèvement de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans sera au coeur des débats, qui s’annoncent houleux.

Allongement de l’espérance de vie, départ à la retraite des baby-boomers: les défis démographiques mettent en péril la pérennité de notre premier pilier, basé sur le principe de répartition. Les deux milliards de francs injectés chaque année dans le fonds AVS, suite à l’acceptation de la Réforme fiscale et financement de l’AVS (RFFA), ne suffiront pas pour éponger une dette qui pourrait atteindre 26 milliards de francs d’ici 2030.

Un scénario catastrophe à éviter à tout prix. Pour y parvenir, l’AVS 21 prévoit deux mesures phares: la convergence de l’âge de la retraite des hommes et des femmes à 65 ans et le relèvement du taux de la TVA.

En mars dernier, le Conseil des États a repris l’essentiel des propositions du Conseil fédéral, en y apportant quelques ajustements. L’augmentation de l’âge de la retraite des femmes s’accompagne de mesures compensatoires à hauteur 410 millions de francs par an. La hausse de la TVA est limitée à 0,3 point pour assurer la santé financière de l’AVS à moyen terme.

L’économie apporte son soutien à cette nouvelle mouture, à la fois équilibrée et cohérente, du projet de réforme. De même, elle salue la décision des sénateurs de porter la franchise pour les travailleurs de plus de 65 ans à 2000 francs (contre 1400 francs actuellement), dans la mesure où elle incite à poursuivre l’activité lucrative.

Mais la gauche rose-verte ne l’entend pas de cette oreille. Fustigeant une réforme «qui se fait sur le dos des femmes», elle crie à l’injustice et agite la menace du référendum. Une posture dogmatique qui passe sous silence les garde-fous prévus par AVS 21.

Pour compenser les effets de l’égalisation de l’âge de la retraite, l’enveloppe de 410 millions adoptée par les États vise à faciliter l’accès à la retraite anticipée aux femmes qui ont commencé à travailler tôt et ayant un bas salaire. De plus, un temps d’adaptation est envisagé: le relèvement de l’âge de référence interviendra progressivement, par tranches de trois mois par année.

Le commentaire de Marco Taddei est paru dans «L’Agéfi».