Nous avons besoin de l’immigration – et d’une solution viable pour notre avenir

23 juin 2015 Nouvelles

L’immigration n’a guère d’effets négatifs sur l’emploi, les salaires ou le chômage en Suisse. Elle apporte en revanche des solutions à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et au financement de l’AVS. Telles sont les conclusions du dernier rapport de l’Observatoire sur la libre circulation des personnes entre la Suisse et l’UE. Les incertitudes planant sur le sujet doivent cependant être écartées au plus vite.

Une fois de plus, il se confirme que la Suisse profite plus qu’elle ne souffre de l’immigration liée à la libre circulation des personnes. Le rapport annuel du Secrétariat d’État à l’économie (Seco) au sujet de ses répercussions sur le marché de l’emploi et les assurances sociales suisses conclut que l’immigration en provenance des États de l’UE/AELE soutient le développement économique et la croissance de l’emploi dans notre pays. Plus de 60 pour cent des ressortissants de ces pays viennent en Suisse pour y exercer une activité lucrative. Ils se distinguent en outre par un niveau de qualification supérieur à la moyenne, notamment dans les domaines de la santé et des affaires sociales qui sont essentiels pour notre société et dont les besoins ne peuvent pas être couverts avec la seule main-d’œuvre nationale. Lors de la conférence de presse sur le onzième rapport de l’Observatoire, Roland A. Müller, directeur de l’Union patronale suisse, a conclu que «la migration actuelle est nécessaire pour faire fonctionner les services de santé et de formation ainsi que les systèmes sociaux».

Pas d’impact négatif non plus sur le chômage et l’évolution des salaires, à de rares exceptions près. Au contraire. Les salaires réels ont fortement progressé depuis l’introduction de la libre circulation des personnes et, contrairement aux craintes souvent formulées, aucune pression sur les salaires n’a pu être démontrée pour les métiers peu qualifiés. Le taux de chômage toujours faible, au deuxième niveau le plus bas des pays de l’UE/AELE, n’indique aucunement que les travailleurs indigènes soient évincés du marché de l’emploi. Enfin, le résultat de répartition des assurances sociales du premier pilier bénéficie de l’immigration car celle-ci ralentit le vieillissement démographique.

Le couplement à une activité lucrative reste déterminant

Tant que l’initiative contre l’immigration de masse n’est pas mise en œuvre, la libre circulation des personnes continue de s’appliquer. Face aux besoins de l’économie, l’immigration nette de 50’600 personnes en provenance des États de l’UE/AELE en 2014 n’a rien d’étonnant. Par rapport à l’année précédente, ce chiffre a baissé de 25 pour cent. L’aspect clé est que ces arrivées restent largement couplées à l’exercice d’une activité lucrative. Il est préoccupant si «une part substantielle des immigrants en provenance de l’UE/AELE n’a toujours pas travaillé un seul jour», déplore Roland A. Müller.

Le directeur de l’Union patronale suisse insiste sur les actuelles difficultés économiques et exige des garanties pour les entreprises plutôt que des nouvelles réglementations qui affaiblissent la dynamique du marché de l’emploi. Et il rappelle que, au regard de la mise en œuvre de l’initiative contre l’immigration de masse, «les incertitudes actuelles sont un véritable poison pour l’économie suisse».