En 2023, 68’000 ressortissants de l’UE/AELE auront immigré en Suisse en vertu de la Libre circulation des personnes (LCP). Pour les petites économies ouvertes et prospères – comme la Suisse – ce flux d’immigration élevé n’est pas atypique. Le rapport de l’Observatoire du Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) évalue chaque année les effets de l’ALCP sur le marché du travail et les assurances sociales suisses.
Le rapport de l’Observatoire sur l’année 2023 montre que les immigrés en provenance des pays de l’UE/AELE sont plus qualifiés que la moyenne. L’année dernière, la demande de l’économie suisse pour des personnes exerçant des activités exigeantes était particulièrement élevée dans les secteurs économiques en forte croissance, comme l’information et la communication ou la santé. Le marché du travail ne manque toutefois pas seulement de personnel hautement qualifié, mais aussi de travailleurs au profil de qualification plutôt faible. C’est pourquoi les postes vacants à faible niveau de qualification dans des secteurs tels que l’hôtellerie et la restauration, la construction ou l’industrie sont également occupés par du personnel originaire de l’UE/AELE. L’immigration liée au marché du travail par le biais de l’ALCP est indispensable pour ces branches, pour lesquelles l’accès aux ressortissants de pays tiers n’est que partiellement ouvert en raison des critères d’admission élevés.
Roland A. Müller, directeur de l’Union patronale suisse, a souligné une fois de plus, dans son discours prononcé à l’occasion du Point de presse, à quel point l’immigration au moyen de la Libre circulation des personnes s’aligne sur la demande de l’économie et contribue ainsi de manière déterminante à la création de la prospérité locale. Malgré ce bilan positif de la Libre circulation des personnes, il ne faut pas négliger les tâches à accomplir pour mieux exploiter le potentiel de main-d’œuvre indigène. C’est en effet l’une des raisons pour lesquelles la croissance de l’emploi en Suisse est particulièrement dépendante de l’immigration par rapport à d’autres pays de l’UE/AELE.
La dernière analyse du SECO montre également que les immigrés de l’UE/AELE ont des revenus supérieurs à la moyenne et un taux d’activité en moyenne plus élevé. Pour ces raisons – et parce que les immigrés originaires des pays de l’UE/AELE sont en âge de travailler et donc tendanciellement plus jeunes par rapport à l’ensemble de la population – ils contribuent plus que la moyenne au financement des assurances sociales. En effet, ils contribuent proportionnellement plus aux œuvres sociales financées par répartition (AVS, AI et APG) qu’ils ne perçoivent eux-mêmes de prestations.
