Main-d’œuvre qualifiée en provenance d’États-tiers: l’Union patronale suisse demande le maintien de quotas constants

L’économie suisse a besoin de spécialistes qui ne sont disponibles ni dans le pays, ni dans l’espace de l’UE/AELE. Ceux-ci sont indispensables à la place économique nationale. L’Union patronale suisse demande par conséquent au Conseil fédéral de maintenir le niveau des contingents de 2024 en 2025.

La prospérité de la Suisse dépend dans une large mesure du développement et du pourvoi d’emplois hautement qualifiés. L’expérience du passé a en effet démontré que la structure économique de la Suisse avait largement contribué à la résilience de l’économie grâce à la diversification des secteurs. Cette évolution n’aurait en effet guère été possible avec la seule main-d’œuvre qualifiée nationale parce que le marché du travail de notre pays manque de plus en plus de main-d’œuvre et notamment de personnel hautement qualifié.

Face à une pénurie criante de main-d’œuvre sur le marché du travail suisse, les entreprises implantées ici ont de plus en plus de mal à trouver des spécialistes car tout le monde se les dispute. Pour remédier à cette situation, les employeurs misent en priorité sur une meilleure exploitation du potentiel national. Mais cette option a des limites: le taux de chômage est d’ores et déjà faible sur le marché du travail suisse et le taux d’activité y est élevé par rapport à la moyenne européenne. Comme a fortiori les pays de l’espace de l’UE/AELE sont eux aussi confrontés à une baisse du nombre de personnes en âge de travailler, le recrutement de personnel hautement qualifié grâce à la libre-circulation des personnes s’annonce de plus en plus difficile. Face à cette conjonction d’une pénurie de main-d’œuvre en Suisse et d’un recrutement de plus en plus difficile dans l’espace de l’UE/AELE; les entreprises ont besoin de pouvoir recruter les spécialistes dont elles ne peuvent se passer en-dehors de cet espace également. Or pour pouvoir recruter ces ressortissants d’États tiers en Suisse, les employeurs doivent prouver que le poste vacant n’a pas pu être pourvu avec des candidats qui conviennent venus de Suisse ou de l’espace UE/AELE malgré d’intenses recherches.

Le Conseil fédéral fixe chaque année le nombre de travailleuses et travailleurs hautement qualifiés en provenance d’États extérieurs à l’UE/AELE et de la Grande-Bretagne que l’économie suisse sera autorisée à recruter l’année suivante. L’Union patronale suisse (UPS) a eu l’opportunité de faire connaître les besoins de l’économie pour l’année 2025 dans le cadre d’une consultation.

L’UPS s’attend à ce que les besoins de main-d’œuvre en provenance d’États-tiers de l’économie ne diminueront guère et augmenteront plutôt en 2025. Le niveau des contingents de l’année en cours et la réserve de l’année précédente devrait cependant permettre de pallier cette demande.

L’UPS demande par conséquent au Conseil fédéral de maintenir le niveau des contingents de 2024 en 2025 en fixant les contingents suivants:

  • Pour les États-tiers: 8500 unités (4500 permis de séjour B, 4000 permis de courte durée L)
  • Pour les actifs en provenance du Royaume-Uni (UK): 3500 unités (2100 B et 1400 L)
  • Pour les prestataires de services en provenance de l’UE/l’AELE: 3500 unités (500 B et 1400 L)

En même temps, l’union patronale suisse met en garde contre une baisse des contingents pour la nouvelle année. Des contingents trop limités de ressortissant-e-s d’États tiers ne rendent pas vraiment service à l’économie suisse. Loin de protéger les emplois indigènes, ils compromettent les projets à forte valeur ajoutée et donc aussi des emplois en suisse.

Il est indispensable pour l’économie de conserver la marge de manœuvre nécessaire en termes de recrutement de ressortissants d’états-tiers pour pouvoir répondre aux éventuels pics de demande. C’est en maintenant les contingents que cette marge de manœuvre sera garantie. Les employeurs estiment toujours qu’il faut faire évoluer les procédures d’admission pour pouvoir obtenir un contingent. Leur complexité et les conditions d’admission draconiennes sont une des raisons qui empêchent l’économie de toujours pleinement exploiter les contingents.