Politique européenne: les syndicats doivent bouger

21 juillet 2022 Revue de presse

Des relations stables avec l'UE revêtent une importance fondamentale non seulement pour l'économie, mais aussi pour toute la Suisse. Il est d'autant plus surprenant de constater que la relance de la politique européenne après l'échec de l'accord-cadre progresse si difficilement. Les employeurs restent néanmoins persuadés que cette nouvelle tentative n'a pas encore échoué.

L’Union patronale suisse (UPS) estime que le Conseil fédéral doit assumer sa responsabilité et indiquer clairement aux partenaires sociaux ce qu’il attend en matière de protection salariale. Des solutions devront être trouvées pour garantir cette protection en cas de reprise dynamique du droit. Les partenaires sociaux doivent se sentir responsables à cet égard, puisque les employeurs et les syndicats poursuivent finalement un même but: maintenir le niveau de protection salariale. Dans la recherche de solutions, des compromis sont toutefois nécessaires.

Valentin Vogt, président de l’UPS

L’intransigeance des syndicats sur la question de la reprise dynamique des droits suscite l’incompréhension des employeurs. «Je suis stupéfait par leur rigidité», déclare le président des employeurs Valentin Vogt à la «NZZ». «En 2018, je comprenais au moins un peu leur mauvaise humeur, car ils n’étaient pas impliqués dans les discussions du Conseil fédéral. Mais maintenant, ils y participent dès le début. Le comportement des syndicats est d’autant plus discutable que nous avons fait des concessions à leur égard en 2020 sur la question des prestations transitoires pour les chômeurs âgés», rappelle Vogt.

La disposition au compromis affichée par les syndicats au sujet du délai d’annonce préalable détourne l’attention du véritable problème: tant que les syndicats voudront exclure la protection des salaires de la reprise dynamique du droit, aucune solution ne sera trouvée avec l’UE. D’autres mesures permettraient pourtant de maintenir le niveau de protection salariale en Suisse. On pourrait envisager par exemple des amendes plus lourdes en cas d’infraction.

Le Conseil fédéral doit maintenant donner aux partenaires sociaux un mandat clair avec des paramètres-clés bien définis. «Si nous ne trouvons pas de solution, le Gouvernement devra dire comment il veut continuer – c’est-à-dire avec ou sans les syndicats. La relation avec l’UE est trop importante pour la Suisse», a insisté le président des employeurs Valentin Vogt.