Offensive de qualification contestable et inutile

13 février 2015 Nouvelles

Selon la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil national, la Confédération doit s’engager dans une véritable offensive financière de qualification des cantons et des associations en faveur de mesures de rattrapage en vue de l’obtention d’un diplôme et de réintégration du marché du travail. L’Union patronale suisse est ouverte à ce souhait, mais elle estime que le financement de telles mesures ne doit pas s’opérer par ce genre de décisions indépendantes.

Une majorité de la Commission de la formation du Conseil national s’est prononcée en faveur de l’initiative parlementaire «Formation professionnelle initiale. Fonds en faveur d’une offensive de qualification» des cantons et des organisations du monde du travail. Ce texte demande que la Confédération participe pendant quatre ans, à hauteur de 50 millions de francs au maximum, aux mesures adoptées par les cantons en vue du rattrapage nécessaire à l’acquisition d’un diplôme et de la réintégration du marché du travail, par exemple par la promotion des compétences de base orientées vers le marché du travail. L’initiative est maintenant soumise au Conseil national; entretemps, lors de la session d’hiver, le Conseil des Etats a transmis à sa commission une motion à la même teneur pour examen préalable.

L’Union patronale suisse reconnaît la valeur des formations continues et des formations complémentaires des adultes ainsi que l’acquisition et le maintien des compétences de base. Mais il est essentiel que toutes les mesures prises soient dirigées vers les besoins effectifs qui se présentent sur le marché du travail. En outre, elles doivent se traduire, tant pour les participants que pour leurs employeurs, par une valeur ajoutée démontrable en termes de chances sur le marché ou de productivité et se révéler probantes et efficientes.

Le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation a déjà lancé des projets qui reprennent les postulats de l’initiative, notamment sous le titre «Diplôme professionnel et changement de profession pour les adultes». En outre, les structures ordinaires du pilotage de la formation professionnelle (loi sur la formation professionnelle, axes prioritaires des messages FRI) ainsi que la loi sur la formation continue prévoient déjà suffisamment de mesures dans le domaine du rattrapage. C’est dans ce cadre que doit se situer le financement et non dans celui de décisions indépendantes du type de l’offensive de qualification.