Dans l’assurance-invalidité, l’évolution des rentes a été stable en 2019. Selon l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS), 15 500 rentes d’invalidité pondérées ont été accordées en Suisse l’an dernier. Pour la pondération, une rente entière vaut 1, trois quarts de rente 0,75, une demi-rente 0,5, et un quart de rente 0,25. Le nombre de rentes nouvellement attribuées a diminué au cours des premières années qui ont suivi l’entrée en vigueur de la 5ème révision de l’AI en 2008, mais il est resté stable depuis 2011.
L’effectif total des rentes en cours était en janvier de 215 600. Leur nombre est le facteur déterminant de l’évolution des dépenses de rentes dans l’AI. En 2019, avec 9,5 milliards de francs de dépenses annuelles, l’AI a enregistré un résultat de répartition légèrement négatif de 383 millions. Le résultat de répartition correspond au solde des recettes et des dépenses de l’assurance, sans prise en compte du produit des placements sur le marché financier. De 2011 à 2017, les déficits ont été compensés par le financement additionnel lié au relèvement temporaire de la TVA.
Pour l’Union patronale suisse, la stabilisation du nombre de rentes prouve l’efficacité des durs efforts de réforme de l’assurance-invalidité. Mais elle reflète également le rôle central des employeurs dans la réinsertion des employés atteints dans leur santé. En 2019, selon l’OFAS, un total de 45 100 personnes ont demandé une mesure d’insertion professionnelle, ce qui représente une augmentation de 4 pourcent. Pour faciliter la transition du système de l’AI d’une assurance de rentes vers une assurance d’intégration, les employeurs ont créé l’association Compasso, un portail d’information et d’assistance de large assise, dont l’activité est couronnée de succès.
Les dernières statistiques ne doivent toutefois pas faire oublier que la dette vertigineuse de l’AI est loin d’être amortie. Le résultat de répartition de l’AVS a certes été compensé en 2019 par une année de placements très fructueuse sur les marchés financiers. Mais la dette de l’AI à l’égard du fonds AVS n’en demeure pas moins de quelque 10 milliards de francs. La nécessité de réagir n’en devient que plus grande avec la pandémie du coronavirus, qui s’accompagne de l’une des plus graves crises économiques depuis des décennies.