Les employeurs militent pour une meilleure compatibilité entre la famille et le travail

6 mars 2020 Nouvelles Positions

Les mères sont beaucoup moins actives sur le marché du travail que les pères en général, à cause de l’insuffisance de structures favorisant la conciliation vie de famille - vie professionnelle. L'Union patronale suisse réclame donc des améliorations dans ce domaine, en s’adressant pour cela non seulement à l'État, mais aux employeurs et aux familles.

En comparaison internationale, les conditions-cadres mises sur pied pour concilier le travail et la vie de famille sont manifestement insuffisantes en Suisse. Cela se traduit, entre autres, par le niveau élevé d’activité à temps partiel des femmes par rapport aux hommes. Si huit mères sur dix ayant des enfants de moins de 15 ans travaillent à temps partiel, seul un peu plus d’un père sur dix le fait. En outre, quatre des huit mères à temps partiel travaillent à moins de 50 pour cent. Les statistiques montrent également que les mères sont plus instruites que la moyenne et qu’elles souhaiteraient travailler davantage. L’une des principales raisons qui les en dissuade est le manque de services de prise en charge d’enfants par des tiers, ou leur coût trop élevé, dans le secteur préscolaire et scolaire.

Les employeurs ont reconnu l’impérieuse nécessité de réagir. Dans le cadre de la manifestation Women Empowerment Day, l’Union patronale suisse (UPS) a publié la prise de position «Compatibilité famille-travail: une contribution importante pour surmonter la pénurie de travailleurs qualifiés». Dans ce document, elle demande notamment à l’État de garantir et de financer des conditions-cadre favorables sous la forme d’incitations fiscales et de structures d’accueil extra-familial de qualité et financièrement attrayantes, adaptées aux besoins. À court ou moyen terme, fait-elle valoir, une grande partie des impôts ainsi investis retourneront dans les caisses de l’État – à court terme sous la forme de recettes fiscales plus élevées provenant du travail des employeurs et des employés, à moyen ou long terme grâce à des prestations sociales moins élevées pour les mères et les enfants. En outre, un soutien précoce assure une meilleure égalité des chances entre enfants des couches de population bien formées et ceux des milieux moins instruits, ce qui, à moyen terme, devrait se traduire, là aussi, par de meilleurs antécédents professionnels et donc des recettes fiscales plus élevées et une baisse des prestations sociales pour l’État.

Mais l’UPS ne compte pas seulement sur l’État. Elle encourage également les employeurs à améliorer la coexistence profession-famille en offrant à leurs employés des conditions de travail favorables à la vie familiale. Enfin, elle encourage aussi les familles à répartir de manière équilibrée en leur sein les tâches éducatives et professionnelles, afin qu’aucun parent ne prenne de retard en matière de carrière  et de revenu à cause d’interruptions trop longues.

L’amélioration de l’articulation famille – travail a toujours été une priorité pour l’UPS. C’est pourquoi elle participe à l’alliance interpartis «Accueil extra-familial pour enfants» avec les deux conférences intercantonales CDIP et CDAS. L’objectif est de parvenir à une amélioration efficace et durable de la compatibilité entre vie de famille et vie professionnelle, associée à une politique de la petite enfance. L’Alliance est placée sous le patronage de la Conseillère fédérale Karin Keller-Sutter.

Les quatre positions que voici sont développées dans le document de position:

  • Le potentiel de main-d’œuvre inexploité des femmes, dont le niveau d’instruction est de plus en plus élevé, doit être plus efficacement mis en valeur compte tenu de la pénurie de travailleurs qualifiés, de l’évolution démographique et de la stagnation de l’immigration nette.
  • Il faut créer des conditions-cadres susceptible d’améliorer la compatibilité famille-travail en renforçant l’incitation des mères et des pères à travailler et en faisant en sorte que les investissements profitent au plus grand nombre possible de mères et d’enfants.
  • L’Union patronale suisse se mobilise pour que les entreprises favorisent la compatibilité famille-travail en offrant des conditions de travail les plus favorables à la famille en fonction de leurs possibilités opérationnelles.
  • L’État doit assurer et financer les conditions-cadres sous la forme d’incitations fiscales et de structures de garde d’enfants adaptées aux besoins, de qualité et financièrement attrayantes.