L’accord sur la libre circulation demeure une réussite

29 juin 2020 Nouvelles

Le rapport annuel de l'Observatoire de l'Accord sur la libre circulation des personnes (ALCP) confirme le fait que la Suisse connaît une immigration modérée, qui profite autant à l'économie qu’à la population. Les travailleurs indigènes ne sont pas évincés par les immigrants, qui ne mettent pas non plus les salaires sous pression. On comprend que les employeurs veuillent préserver l'ALCP.

L’accord sur la libre circulation des personnes (ALCP) en vigueur depuis 2002 permet aux entreprises suisses de réagir en souplesse aux changements économiques et de gérer avec succès les mutations structurelles du marché du travail. En même temps, une large partie de la population suisse profite à bien des égards de la libre circulation des personnes. Telles sont les conclusions du 16ème rapport d’Observatoire de l’accord sur la libre circulation des personnes entre la Suisse et l’UE. Ce rapport annuel présenté par le Seco examine l’impact de la libre circulation des personnes sur le marché du travail et les assurances sociales en Suisse.

Le rapport montre une fois de plus clairement que l’immigration en Suisse coïncide largement avec les pénuries du marché du travail national. En d’autres termes, l’économie suisse recrute son personnel dans les pays de l’UE et de l’AELE lorsque les travailleurs dont elle a besoin font défaut sur place. Nous sommes donc en présence d’une immigration qui enrichit le marché du travail national, sans porter préjudice à la main-d’œuvre nationale. En témoigne le fait que le taux d’emploi des citoyens suisses et des ressortissants de l’UE a augmenté régulièrement entre 2010 et 2019. Pendant cette même période, la population autochtone connaissait un taux de chômage inférieur à celui des immigrants de l’UE-AELE.

Dans son exposé prononcé au Point de Presse, Roland A. Müller a souligné que les immigrants des pays de l’UE/AELE non seulement viennent compléter utilement la main-d’œuvre locale, mais contribuent encore à renforcer la compétitivité de l’économie suisse et donc à créer de nouveaux emplois. Le directeur de l’Union patronale suisse (UPS) s’est également félicité de ce que le rapport de l’Observatoire ne révèle aucune pression sur les salaires. Il est vrai que les immigrants de l’UE/AELE gagnent généralement un peu moins que les travailleurs suisses lorsqu’ils commencent à travailler en Suisse. Cette différence peut s’expliquer par un niveau de formation plus faible, le manque de compétences linguistiques et culturelles ou d’autres facteurs déterminants. Mais au fil des ans, les travailleurs immigrés voient leurs salaires progresser davantage que ceux de la population autochtone.

Les résultats du dernier rapport de l’Observatoire confirment une fois de plus la grande importance et la valeur exceptionnelle de l’ALCP pour la Suisse. Il n’y a guère d’autre pays européen non-membre de l’UE qui puisse compléter sa main-d’œuvre nationale par des travailleurs étrangers d’une manière aussi ciblée, efficace et conforme à la demande que la Suisse. Pour l’UPS, ce système d’immigration éprouvé, appliqué de manière optimale par les entreprises, contribue grandement à la prospérité de notre pays. Enfin, les mesures d’accompagnement, qui sont le pendant de l’ALCP, sanctionnent efficacement les abus en matière de salaires et de conditions de travail.