Débats sur une réforme de la loi sur le travail

18 mars 2022 Nouvelles

Le Conseil des États a rejeté de justesse la motion Wicki visant à réglementer le télétravail. De nombreux Conseillers aux États étaient d'accord sur le fait que la loi sur le travail ne reflète plus le monde du travail actuel.

Peu avant la fin de la session de printemps, le Conseil des États a encore débattu de la loi sur le travail, vieille de plus de 50 ans. Le fait qu’elle ne reflète plus la manière de travailler vécue a été largement approuvé. Sortit tôt du travail par une chaude après-midi, puis terminer le travail le soir après une sortie à la piscine – ce que font déjà de nombreux travailleurs est interdit par la loi actuelle. Lorsque cette loi a été écrite, essentiellement à l’intention des ouvriers des fabriques, personne ne parlait encore de conciliation entre vie privée et vie professionnelle. Mais aujourd’hui, avec l’essor du travail à domicile pendant la pandémie, cette préoccupation a encore gagné en importance.

En fait, plusieurs dossiers sur le télétravail auraient dû être traités lors de la session. Après que le conseiller aux États socialiste Daniel Jositsch a préalablement retiré sa motion (21.3686), c’est celle du conseiller aux États radical Hans Wicki (21.4188) qui occupait le cœur des débats. Elle a été rejetée à une courte majorité de 21 voix contre 18 et 3 abstentions et se trouve donc liquidée. L’Union patronale suisse (UPS) a soutenu la demande formulée par le Conseiller aux États Wicki d’augmenter la liberté d’organisation du travail à domicile tout en préservant les intérêts de l’entreprise et en permettant de mieux concilier vie privée et vie professionnelle.

Le souci de refléter dans la loi les besoins actuels des employés et des employeurs est toutefois toujours présent avec l’initiative parlementaire du Conseiller aux États PLR Thierry Burkart (16.484). L’harmonie entre temps de travail et engagements privés accroit la satisfaction des travailleurs. Celle-ci ne peut que profiter à la collectivité, mais aussi à l’économie, car des travailleurs satisfaits restent sur le marché du travail ou ont plus de chances de le réintégrer après une période d’absence (p. ex. maternité), ce qui est absolument essentiel pour la Suisse, surtout dans le contexte explosif de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Pour les employeurs, il est donc important de poursuivre la discussion sur l’adaptation de la loi sur le travail aux besoins actuels des travailleurs et des employeurs. Voilà pourquoi l’UPS soutient l’initiative parlementaire de Thierry Burkart.