Plan d’ouverture vers une lente normalisation

21 avril 2021 Nouvelles

Le dernier développement de la stratégie du Conseil fédéral contre la pandémie de coronavirus annonce un plan d'ouverture en trois phases. Pour la première fois, il montre à l'économie et à la société des perspectives que les employeurs, notamment, n’avaient pas eu la satisfaction d’entrevoir jusqu’à présent. A présent, les facteurs déterminants de la réussite rapide de ce programme sont la propension de la population à se faire vacciner et le déroulement ultérieur de la campagne de vaccination.

Après une longue attente, le Conseil fédéral a mis sur la table un plan d’assouplissement en trois étapes. Il expose des mesures de protection contre le Covid-19 qui, graduées selon les trois phases de la protection, de la stabilisation et de la normalisation, concrétisent la voie à suivre et la marge de manœuvre pour les mois à venir. Avec ce plan de sortie progressif, la perspective d’une normalisation en Suisse dès cet été semble réaliste pour le Conseil fédéral.

Dès qu’environ 50 pour cent de la population sera entièrement vaccinée et disposera d’un certificat Covid, les personnes vaccinées, testées et rétablies devraient retrouver leurs libertés. Les mesures restantes doivent être levées progressivement lorsque tous les adultes désireux de se faire vacciner l’auront été. Le modèle en trois phases est envoyé pour consultation aux cantons et aux partenaires sociaux.

Selon le Conseil fédéral, compte tenu des ouvertures effectuées à partir du 19 avril et de la situation épidémiologique encore fragile, des étapes d’ouverture supplémentaires – par exemple pour le commerce de détail ou les espaces intérieurs des restaurants – ne sont pas réalistes avant le 26 mai. Ce n’est qu’au-delà de cette date que le Gouvernement se dit prêt à transformer éventuellement l’obligation du télétravail, rejetée par les employeurs, en une simple recommandation. L’Union patronale suisse (UPS) ne comprend pas les raisons d’un tel atermoiement.  Elle est convaincue que l’obligation du travail à domicile ne se justifie pas puisque le risque d’infection sur le lieu de travail n’est pas plus élevé qu’à domicile lorsque les mesures de protection qui ont fait leurs preuves sont respectées.

Même si le rythme de vaccination s’accélère, une augmentation du nombre de contaminations est inévitable, selon les calculs de la taskforce scientifique. Selon les experts, cependant, la marge d’incertitude est grande. Bien des choses dépendent avant tout du rythme de la vaccination et de la diffusion des tests généralisés. D’après les données actuelles, il est peu probable qu’on aille vers une surcharge du système de santé. En fin de compte, c’est la volonté de se faire vacciner et le déroulement de la campagne de vaccination qui seront déterminants. L’UPS attend donc des centres de vaccination qu’ils redoublent d’efforts et restent ouverts les week-ends ainsi que les jours fériés.

Globalement, l’UPS voit dans le calendrier d’ouverture un signe positif pour l’économie, qui retrouve une certaine sécurité de programmation. Elle note aussi que le Conseil fédéral a réagi aux critiques des employeurs en ciblant désormais sa stratégie sur l’évolution du taux de couverture vaccinale escompté ces prochains mois et en tenant compte d’un découplage entre le nombre de cas et celui des hospitalisations. L’UPS n’en est pas moins déçue par le calendrier retenu, qui n’annonce une normalisation qu’à la fin de l’été, donc très lente. Les employeurs font appel à toute la population pour qu’elle apporte sa contribution à une normalisation rapide de la vie sociale en Suisse.