Prévoyance vieillesse: il faut des solutions raisonnables et tenables à long terme

Dimanche dernier, les électeurs suisses se sont prononcés en faveur de la 13e rente AVS et contre l'initiative sur les rentes. Il convient de respecter cette décision majoritaire claire, même si l'Union patronale suisse regrette le résultat. La prochaine étape importante consistera à procéder à des adaptations afin que la prévoyance vieillesse suisse reste financièrement durable et stable.

Dimanche dernier, les électeurs suisses se sont prononcés en faveur d’une extension de l’AVS et contre une mesure d’assainissement durable: L’initiative pour une 13e rente AVS à partir de 2026 a obtenu une majorité et l’initiative sur les rentes a été clairement rejetée.

L’Union patronale suisse respecte la décision du peuple, mais elle la regrette. Pour des raisons de faisabilité financière et dans l’optique d’un soutien ciblé aux retraités dans le besoin, elle s’est engagée dans le Comité du non à la 13e rente AVS et s’est ainsi prononcée contre la solution de l’arrosoir, source de gaspillage. Le fait que les auteurs de l’initiative aient réussi à mobiliser une majorité en faveur de cette énorme extension sociale avec des demi-vérités et sans garantir le financement au préalable laisse songeur. Avec ce projet irresponsable et à courte vue, ils ont en outre rendu un mauvais service à l’équité entre les générations. Les électeurs de moins de 50 ans se sont clairement prononcés contre l’initiative.

Il appartient maintenant aux initiateurs de présenter des solutions pour mettre en œuvre et financer l’initiative. Pour les employeurs, il est clair que l’ensemble de la population, c’est-à-dire également les retraités bénéficiaires, doit participer aux coûts supplémentaires occasionnés et qu’un financement par le biais de la TVA – du moins pour une part significative – serait donc une solution juste et équitable. Mais il faut voir plus loin: l’évolution démographique montre clairement que nous devrons procéder à des ajustements structurels dans les années à venir pour stabiliser l’AVS sur le plan financier à long terme.

Le débat sur l’âge de la retraite et sur une réforme durable de la prévoyance vieillesse continuera d’occuper la Suisse. Les employeurs s’efforceront de trouver des solutions viables et réalistes. D’une part, pour le 1er pilier, pour lequel la Confédération doit proposer des réformes en 2026. Mais d’autre part, à plus court terme déjà, pour la réforme de la LPP sur laquelle nous voterons au second semestre. Cette réforme, présentée par le Conseil fédéral (CF), permettra d’assurer des taux d’activité plus faibles, de sorte que les personnes travaillant à temps partiel ou à temps partiel multiple pourront également cotiser au 2e pilier et percevoir une rente plus tard. De même, les bonifications de vieillesse (les déductions salariales LPP) sont lissées et ne sont plus divisées qu’en deux étapes. En atteignant le deuxième niveau à 45 ans déjà, les travailleurs âgés seront financièrement plus attractifs sur le marché du travail.

Les employeurs sont convaincus que cette réforme de la LPP est une étape importante pour une prévoyance vieillesse durable et tournée vers l’avenir. Après le dimanche de votation passé, cela est encore plus important qu’auparavant.