Les faits saillants d’une année pas comme les autres

14 juillet 2021 Revue de presse Opinions

Aux yeux des employeurs, quels ont été les faits saillants de la crise sanitaire qui sévit depuis seize mois? Et quel a été l’impact du Covid-19 sur le monde du travail? Ces deux questions ont constitué le fil rouge de la Journée des Employeurs 2021, qui s’est tenue le 29 juin à Zurich. En quatre constats, retour sur une période pas comme les autres.

Premier constat: la robustesse de notre marché du travail. En février 2020, avant l’éclatement de la pandémie, le taux de chômage en Suisse se situait à 2,5%. Fin juin 2021, après seize mois de lutte contre le virus et son cortège de plans de protection, de quarantaines et de fermetures, cet indicateur a légèrement augmenté pour s’établir à 2,8%.

Si la Suisse n’a pas connu une vague de licenciement, elle le doit non seulement au dispositif du chômage partiel et à la flexibilité des entreprises, mais aussi au recours massif au télétravail.

Deuxième constat: un vent réglementaire souffle sur le monde du travail. Ces derniers mois, un congé paternité fédéral de deux semaines et un salaire minimum cantonal – à Genève et à Bâle-Ville – ont été accepté en votation populaire.

Autant d’entraves à la liberté entrepreneuriale qui viennent s’ajouter aux contrôles des salaires et aux quotas dans les conseils d’administration, censés assurer l’égalité de genre dans les entreprises. Et, déjà, les propositions fusent pour l’introduction d’un congé parental de plusieurs semaines.

Troisième constat: la méfiance s’accroît à l’égard des entreprises. Subrepticement, le discours anti-économique devient dominant dans notre pays. Un exemple parmi cent: l’accord de libre-échange avec l’Indonésie, qui contient pourtant un volet étendu sur le développement durable, n’a été approuvé que de justesse par le peuple en mars de cette année.

Quatrième constat: l’abandon des négociations sur l’accord-cadre s’apparente à un grand saut dans l’inconnu car, en «tirant la prise», le Conseil fédéral n’a pas prévu de plan B. Le secteur des technologies médicales fait déjà les frais de ce renoncement.

Les employeurs exhortent le Conseil fédéral à entamer rapidement un dialogue politique avec l’UE en vue de définir un agenda commun. Ils saluent la volonté de l’exécutif d’examiner, avec la participation des partenaires sociaux, les points où des adaptations autonomes du droit suisse seraient utiles pour stabiliser les relations avec l’UE.

Le commentaire de Marco Taddei est paru dans «L’Agéfi».