AVS 21: l’équilibre avant tout

L’avenir de nos retraites se joue au Parlement. Le 15 mars prochain, le Conseil des États se penchera sur le projet de réforme AVS 21. Une réforme indispensable pour assurer la viabilité financière de notre principale assurance sociale qui est plongée dans les chiffres rouges depuis plusieurs années.

Les implications de AVS 21 dépassent largement le cadre de la prévoyance vieillesse: l’emploi, la consommation et donc la croissance, sont également impactés. Au vu de l’importance des enjeux, les trois associations faîtières de l’économie (Union patronale suisse, economiesuisse, usam) font front commun pour stabiliser l’AVS par un dosage équilibré des recettes et des dépenses.

L’avenir du premier pilier passe par le relèvement de l’âge de la retraite. AVS 21 fait un pas dans cette direction. Elle prévoit l’harmonisation de l’âge de référence des hommes et des femmes à 65 ans, qui s’accompagne de mesures compensatoires en faveur des femmes de la génération transitoire. L’économie soutient cette solution de compromis.

Les employeurs saluent également le relèvement de 1400 à 2000 francs par mois de la franchise AVS. Une mesure nécessaire pour faire face au vieillissement démographique et à la pénurie de travailleurs qualifiés. La pratique montre en effet que cette franchise joue un rôle décisif dans la décision des personnes arrivées à l’âge de la retraite de poursuivre leur activité professionnelle.

Les faîtières de l’économie s’opposent en revanche au financement additionnel de 0,7 point de TVA préconisé par le Conseil fédéral. Une hausse qui interviendrait de manière échelonnée: 0,3 point immédiatement, puis 0,4 point supplémentaire dès que le fonds de compensation de l’AVS tomberait au-dessous de 90%.

Les recettes supplémentaires ainsi générées, de près de 2 milliards de francs par an, dépassent largement les dépenses résultant de l’adaptation des prestations (700 millions de francs environ). Un déséquilibre inacceptable aux yeux de l’économie, qui penche pour une augmentation de la TVA de 0,3 point.

Tout aussi inapproprié est le souhait de la Commission compétente des États de relever de 150 à 155 pour cent le plafond des rentes pour les couples. Cette mesure, dont les coûts sont estimés à 650 millions de francs par an, creuseraient encore plus le gouffre financier déjà béant du premier pilier. Elle n’a pas sa place dans AVS 21.

Le commentaire de Marco Taddei est paru dans «L’Agéfi».