L’année écoulée a été caractérisée par des tensions géopolitiques, des incertitudes économiques et une volatilité élevée des marchés financiers, à cause, notamment, de la guerre en Ukraine mais aussi de l’inflation et de la hausse des taux d’intérêts. Sur les marchés financiers, ces crises et incertitudes se sont traduites par une volatilité élevée et par des marchés obligataires et boursiers en forte baisse, un contexte défavorable qui n’a pas épargné compenswiss. Comme il l’indique dans son communiqué de presse, le Fonds de compensation de l’AVS/AI/APG clôture par conséquent l’exercice sur une performance négative. Le résultat des placements est ainsi de moins 12,85 pour cent. Le rendement net moyen sur les dix dernières années demeure cependant positif à 2,4 pour cent. Fin 2022, la fortune gérée par compenswiss a légèrement baissé pour s’établir à 37’282 millions de francs (contre 40’882 millions l’année précédente). Il est important de souligner à ce sujet que les entrées d’argent provenant des contributions (des assurés, des employeurs, des indépendants et de la Confédération) ont entièrement couvert les sorties. D’après le fonds de placement, les rentes et autres prestations ont ainsi pu être versées sans avoir à céder des actifs du portefeuille.
Les résultats de compenswiss démontrent pourtant une fois de plus que la situation financière du premier pilier se dégrade à vue d’œil. Les recettes générées par le rendement des placements sont volatiles et ne sont donc pas un paramètre fiable pour la planification à long terme de l’AVS. L’adoption en septembre 2022 de la réforme AVS 21, qui prévoit une augmentation progressive de l’âge de référence pour les femmes à 65 ans et une augmentation de la TVA de 0,4 pour cent prépare le terrain à une stabilisation à court terme du premier pilier. La question de la garantie durable du financement de l’AVS n’est toujours pas réglée, en revanche. Il est donc évident que d’autres réformes portant à la fois sur les dépenses et les recettes seront encore nécessaires.