L’Union patronale suisse salue l’initiative parlementaire 21.403 «Remplacer le financement de départ par une solution adaptée aux réalités actuelles» comme une avancée qui n’a que trop tardé vers une meilleure compatibilité entre vie familiale et vie professionnelle ainsi que pour la politique en matière de petite enfance, surtout dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre de plus en plus criante. Aujourd’hui nous ne manquons plus seulement de main-d’œuvre hautement qualifiée mais aussi de personnel pour pourvoir des postes avec des exigences de qualification plutôt modestes. Face à cette pénurie, l’économie ne peut plus se passer du substantiel apport potentiel de main-d’œuvre que représentent les mères.
Cette urgence à agir pour accéder à ce potentiel de main-d’œuvre qu’on trouve chez les femmes ressort aussi des réactions des membres de l’UPS. Ils approuvent quasiment sans exception ce projet comme un pas important vers une détente de la pénurie de main-d’œuvre. La pression des entreprises membres sur les différentes associations sectorielles pour qu’elles progressent dans l’exploitation du potentiel de main-d’œuvre indigène en cherchant des solutions pragmatiques et efficaces a fortement augmenté.
Le projet s’articule en principe en deux parties. La première partie consiste à faire baisser les contributions parentales à l’aide de subsides fédéraux. La deuxième consiste à créer, de manière ciblée, de nouvelles offres de places en crèche, à améliorer les conditions des crèches, la qualité de celles-ci ainsi qu’à favoriser l’encouragement des enfants dès le plus jeune âge. Les quatre mesures de la seconde partie doivent être réalisées à l’aide d’accords programmatiques entre la confédération et les cantons. Ces accords seront limités à quatre ans. Le coût annuel s’élève à 570 millions de francs par an au cours des quatre premières années et à 530 millions par an pour les années suivantes. Le projet envoyé en consultation par la Commission de la science, de l’éducation et de la culture (CCEC-N) est susceptible d’accroître sensiblement l’incitation à travailler auprès des mères.
L’UPS juge que des adaptations sont nécessaires, notamment pour le montant du financement, l’évaluation régulière des flux financiers et le modèle d’affectation des contributions parentales. La mise en œuvre du projet sera toutefois une évolution radicale par rapport à la politique actuelle de compatibilité entre vie familiale et vie professionnelle, ce qui se traduit par un coût sensiblement plus élevé. Il est aussi clair que les conditions actuelles de compatibilité entre vie familiale et vie professionnelle est notoirement insuffisante, comme le démontre la forte proportion d’activités à temps partiel des mères avec des taux d’occupation souvent très faibles.