Le dialogue sur le lieu de travail est importante pour les collaborateurs atteints d’un cancer

18 novembre 2016 Nouvelles

Lors de la Journée «Cancer et travail», l'Union patronale suisse a montré comment les employeurs exercent leurs responsabilités sociales envers des collaborateurs touchés par ce mal. Sur cette question, ce qui les intéresse est moins le droit du travail que la recherche de solutions individuelles.

Le plus souvent, le diagnostic du cancer prend totalement au dépourvu les sujets, qui sentent à cette nouvelle le sol se dérober sous leurs pieds. Grâce toutefois aux progrès de la médecine, la maladie ne conduit plus inévitablement à la mort. Au terme d’une thérapie, 60 pourcent des personnes souffrant de cancer peuvent retourner à leur travail. Toutefois, même quand ce retour à la vie professionnelle est réussi, les intéressés ont encore plusieurs obstacles à surmonter. Ce qu’il faut faire dans de tels cas, 220 participants l’ont appris à la journée «Cancer et travail», que la ligue anti-cancer a organisée conjointement avec l’Union patronale suisse et la Fondation suisse du cancer à Zurich.

En Suisse, plus de 64’000 personnes en âge de travailler sont atteintes d’un cancer et ce chiffre augmente chaque année de 15’000 cas supplémentaires. En principe, la gestion des situations de cancer, mais aussi d’autres maladies au poste de travail, ne relève pas de la compétence des entreprises. Dans son exposé, Roland A. Müller a signalé que les entreprises, faute d’expérience, sont souvent démunies face à de tels cas. Comme le rappelle le directeur de l’Union patronale suisse, les supérieurs sont certes occupés par ces cas  et trouvent le plus souvent des solutions individuelles. Malgré cela, il est judicieux de recourir en temps voulu à des soutiens professionnels extérieurs. Les médecins, assurances et organisations professionnelles spécialisées, telles les ligues cantonales contre le cancer, peuvent jouer un rôle important de conseils et d’intermédiaires. A l’avenir plus souvent encore que dans le passé, une détection précoce par l’AI pourrait s’avérer judicieuse – tout à la fois pour éviter le versement d’une rente et préserver l’employabilité de professionnels confirmés.

Pour l’Union patronale suisse, le cancer au travail relève de la thématique globale de la maladie au travail. Ce sujet renvoie non seulement aux dispositions pertinentes du droit du travail, mais encore à la responsabilité et au rôle des employeurs. En général, la règle à suivre est la suivante: plus une atteinte à la santé est détectée rapidement au poste de travail, plus les mesures adéquates sont engagées rapidement par l’employeur, conjointement avec les travailleurs, les assurances sociales et les assurances privées, plus grandes sont les chances de préserver l’employabilité du collaborateur concerné. Conscient de cette réalité, les employeurs ont mis sur pied, ces dernières années, l’association Compasso en partenariat avec diverses organisations. Le but de Compasso est de faciliter et favoriser la mise en valeur du potentiel de travail offert par les personnes atteintes dans leur santé.

Lors de la table ronde clôturant cette réunion, Valentin Vogt a plaidé pour une professionnalisation élargie dans le domaine de la santé. Compte tenu du fait que les ressources financières ne sont jamais inépuisables, il convient d’instaurer, a déclaré le président de l’Union patronale suisse, un dialogue ouvert, éthique et sous direction médicale concernant les diagnostics et traitements efficaces du cancer et d’autres maladies. Avant tout, il convient cependant d’améliorer la prévention. A cet égard, chacun peut commencer par lui-même, tant il est vrai que la prévention sanitaire est la responsabilité personnelle de tout citoyen adulte.