Bilan globalement positif de l’activité professionnelle des seniors

21 avril 2016 Nouvelles

Les participants à la deuxième conférence nationale sur le thème des travailleurs âgés, au nombre desquels figurent plusieurs représentants de l’Union patronale suisse, ont tiré un bilan d’étape positif des mesures adoptées il y a un an. L’économie suisse met d’ores et déjà en valeur de manière exemplaire le potentiel des seniors. Et les employeurs encouragent le maintien ou le retour en activité de ces travailleurs, ne serait-ce que dans leur propre intérêt.

Les représentants de la Confédération, des cantons et des partenaires sociaux sont convenus de poursuivre activement les mesures mises en route jusqu’ici pour soutenir l’emploi des collaborateurs d’un certain âge. Ils n’ont toutefois pas jugé nécessaire prendre des mesures supplémentaires. L’économie suisse fait déjà preuve, en effet, d’une efficacité remarquable dans l’utilisation du potentiel de travail existant, d’une manière générale et tout particulièrement aussi en ce qui concerne les travailleurs âgés. De plus, les mesures prises il y a une année leur portent leurs premiers fruits. Par exemple, les résultats d’un monitoring montrent que seuls 6 pour cent des annonces d’offres d’emploi mentionnent aujourd’hui des limites d’âge, contre 16 pour cent il y a dix ans. De plus, les employeurs encouragent leurs collaborateurs à suivre des formations complémentaires quand le besoin d’en fait sentir, indépendamment de leur âge et moyennant, bien sûr, la capacité et la volonté de se perfectionner de la part des intéressés. De même, du côté de la Confédération et des cantons, divers projets de soutien ciblé aux travailleurs seniors évoluent positivement.

Le fait que les mesures prises jusqu’ici et la sensibilisation accrue donnent des résultats encourageants ressort aussi des derniers chiffres publiés par l’Office fédéral de la statistique; entre 2010 et 2015, le taux d’activité des 55 à 64 ans a enregistré une progression supérieure à la moyenne et l’âge moyen de sortie de la vie active a encore augmenté. Ces tendances correspondent à ce que l’Union patronale suisse a pu constater au terme de ses propres enquêtes, à savoir que la plupart des employeurs n’ont aucun problème avec leurs collaborateurs seniors, qu’ils maintiennent volontiers en poste jusqu’à l’âge de la retraite, voire au-delà. Et que, lorsque des problèmes surgissent avec ces collaborateurs, des solutions individuelles satisfaisantes sont le plus souvent trouvées.

Face à ce bilan positif, l’Union patronale suisse ne voit aucune nécessité de prendre des mesures supplémentaires pour soutenir les seniors et rejette très fermement, en particulier, les appels au renforcement de la protection contre les licenciements en faveur des travailleurs âgés. Une telle mesure aurait en effet des conséquences indésirables, voire contre-productives. Dans ces cas d’espèce, il est beaucoup plus judicieux d’engager le dialogue suffisamment tôt et en toute transparence avec les collaborateurs concernés.

Pour le retour sur le marché du travail des actifs âgés sans emploi, les employeurs jugent prometteurs les efforts actuels en faveur de mesures spéciales, le coaching individuel et spécifique à l’âge offert par les offices régionaux de placement ainsi qu’une adéquation plus fine entre profils recherchés et demandes d’emploi. Ils pensent aussi qu’il faut cesser de faire un tabou de la rémunération à l’ancienneté et que les carrières en arc, avec réduction progressive des responsabilités et baisse correspondante des salaires, doivent être reconnues et admises comme des modèles réalistes et durables.

Au total, les discussions qu’ont eues les participants à la conférence l’ont bien montré une fois de plus: tous doivent contribuer à une meilleure utilisation du potentiel des seniors: les travailleurs concernés eux-mêmes, les employeurs et les autorités. Sur ce dossier, rien ne justifie de viser unilatéralement tel ou tel acteur en particulier.