Trois associations faîtières, une politique économique

8 décembre 2021 Revue de presse Opinions

Les faîtières de l’économie parlent d’une seule et même voix. Lors d’une récente conférence de presse, l’Union patronale suisse, economiesuisse et l’usam ont présenté un agenda de politique économique commun qui s’adresse aux décideurs fédéraux. Une unité qui mérite d’être soulignée, a fortiori dans le contexte sanitaire actuel.

Abandon de l’accord institutionnel Suisse-UE, montée en puissance de l’Etat providence, poids croissant de la bureaucratie, les conditions-cadre ne cessent de se détériorer. Pour enrayer cette évolution, les trois faitières lancent un programme de revitalisation de l’économie suisse pour relever les défis de la période post-covid, qui se veut à la fois libéral et pragmatique.

La politique sociale figure parmi les axes prioritaires identifiés. Le constat est préoccupant: les propositions visant à renforcer la protection sociale foisonnent dans la Berne fédérale. On citera ici l’introduction d’une treizième rente dans l’AVS et d’un congé parental de vingt-quatre semaines ou encore la couverture sociale des indépendants. Pour lutter contre cette dérive, l’économie préconise la mise en place d’un frein aux dépenses dans les assurances sociales.

Vieillissement démographique oblige, la priorité absolue va à l’assainissement des premier et deuxième piliers. Pour y parvenir, les faîtières s’accordent à dire que la pérennité de notre régime de prévoyance vieillesse passe par le relèvement de l’âge de la retraite.

Actuellement traitée aux Chambres fédérales, AVS 21 prévoit l’harmonisation de l’âge de référence des hommes et des femmes à 65 ans. Un pas dans la bonne direction, à condition toutefois de limiter à l’essentiel les mesures compensatoires en faveur des femmes de la génération transitoire. Les trois associations sont unanimes à refuser d’utiliser les revenus de la Banque nationale suisse pour combler les déficits de l’AVS.

Il existe également une convergence de vues sur la réforme de la LPP. Une réforme urgente qui doit être centrée sur la réduction du taux de conversion minimal et sur les mesures de compensation dont elle doit s’accompagner.

La modernisation du deuxième pilier passe également par une meilleure couverture des employés à temps partiel, en particulier les femmes, et des personnes occupant plusieurs emplois, grâce notamment à l’ajustement de la déduction de coordination.

Le commentaire de Marco Taddei est paru dans «L’Agéfi».