Les femmes grandes gagnantes de la réforme LPP

Le texte sur le deuxième pilier soumis à l’approbation populaire à l’automne devrait profiter notamment aux femmes et aux seniors.

Acte II de la réforme des retraites. Après AVS 21, acceptée en votation populaire le 25 septembre 2022, voici, deux ans plus tard, la réforme LPP qui sera soumise au vote le 22 septembre prochain. Un projet équilibré qui renforce et modernise les institutions du deuxième pilier, notamment par l’abaissement du taux de conversion.

Avec cette réforme, les prestations pour les bas revenus, les personnes travaillant à temps partiel et celles cumulant plusieurs emplois seront améliorées. Une perspective favorable qui ne suffit pas à faire taire les critiques. A en croire les syndicats, qui ont lancé le référendum contre ce projet, la réforme constitue «une arnaque», car elle obligerait les assurés à payer davantage pour des rentes moins élevées.

Des allégations vagues et inconsistantes qui ne résistent pas à l’examen. Une étude récemment publiée par l’institut BSS sur mandat de l’organisation féminine alliance F révèle que 359.000 personnes, dont 275.000 femmes (70 pour cent), recevront une rente plus élevée si la révision est acceptée. La réduction de la déduction de coordination explique ce progrès.

On le voit, la réforme tient sa promesse d’améliorer la retraite des femmes. Et les bénéfices ne s’arrêtent pas là: la réduction du seuil d’accès (à partir duquel on est obligatoirement assuré à la LPP) permet à 100.000 revenus d’être nouvellement assurés. Ce changement n’est pas anodin: selon l’Association suisse des institutions de prévoyance, le taux de pauvreté à la retraite passe de 13,6 à 0,7 pour cent si la personne reçoit des prestations du deuxième pilier.

Les prestations pour les bas revenus, les personnes travaillant à temps partiel et celles cumulant plusieurs emplois seront améliorées

Les travailleurs âgés sont les autres gagnants du projet. Aujourd’hui, les cotisations LPP augmentent fortement avec l’âge, ce qui implique que les employés de plus de 50 ans «coûtent» de plus en plus cher aux employeurs. En réduisant les cotisations des travailleurs âgés, la réforme augmente leurs chances sur le marché de l’emploi.

L’abaissement du taux de conversion minimal de 6,8 à 6,0 pour cent permettra de diminuer le volume de la redistribution croisée des assurés actifs vers les retraités, devenue indispensable pour combler le déséquilibre entre le niveau élevé du taux de conversion et la faiblesse des taux d’intérêt. Des compensations sont prévues pour les générations de transition, afin de maintenir les rentes au niveau actuel malgré un taux de conversion réduit.

Réduire le taux de conversion minimal, maintenir le niveau des prestations, améliorer les rentes des assurés à bas revenu: la réforme LPP renforce le système des trois piliers de la prévoyance vieillesse. Toutes les générations en profiteront: les jeunes, les actifs et les retraités actuels. Un oui dans les urnes s’impose donc le 22 septembre prochain.

Le commentaire de Marco Taddei est paru dans «L’Agefi».