Les employeurs demandent la levée sans condition de l’obligation du télétravail

Conformément à son plan d'ouverture, le Conseil fédéral annonce de nouveaux assouplissements en faveur de l’économie. Malheureusement, il ne supprime pas entièrement l'obligation du télétravail, mais la conditionne à des tests réguliers dans les entreprises. Pour les employeurs, cette décision est source de nombreuses inégalités et créera des goulets d'étranglement dans les capacités de dépistage.

Face à la baisse du nombre de contamination et aux progrès de la vaccination, le Conseil fédéral veut poursuivre sur la voie de l’ouverture. Il a donc présenté ses propositions dans ce sens. Il prendra une décision définitive sur le train de mesures annoncé le 26 mai, après que les cantons, les commissions parlementaires compétentes et les partenaires sociaux se seront exprimés.

D’après les plans du Conseil fédéral, l’économie peut s’attendre à une nouvelle détente. À partir du 31 mai, par exemple, les espaces intérieurs des restaurants redeviendront accessibles et la jauge pour les manifestations accueillant du public en intérieur passera de 50 à 100 personnes. L’obligation du travail à domicile sera elle aussi levée, mais uniquement pour les entreprises qui proposent des dépistages réguliers à leurs employés.  L’Union patronale suisse (UPS) salue en tant que tel ce retour, longtemps attendu, vers une simple recommandation du télétravail. Après tout, les entreprises ont tout de suite mis en place des mesures de protection efficaces dans tout le pays, tant et si bien que le risque de contamination sur le lieu de travail n’y est pas plus élevé qu’ailleurs. Par ailleurs, de nombreux supérieurs s’entendent dire par leurs employés qu’ils ont atteint leurs limites psychologiques après avoir travaillé à domicile pendant plus d’un an dans certains cas, et qu’ils souhaitent vivement retourner au bureau, ne serait-ce qu’à temps partiel. Les employeurs estiment que la transformation générale de l’obligation du télétravail en une simple recommandation permettrait de détendre durablement la situation.

Toutefois, l’UPS n’est pas d’accord avec la volonté de subordonner la suppression de l’obligation du télétravail à des dépistages de masse réguliers et hebdomadaires dans les entreprises. Les employeurs critiquent cette mesure parce qu’elle entraînera inévitablement de grandes inégalités. D’abord, les petites entreprises bénéficient généralement de conditions moins favorables pour mettre en place chez elles une logistique de test. Cette logistique est compliquée et occasionne des coûts que l’entreprise devra seule prendre en charge. Ensuite, la disponibilité et la capacité des tests de masse varient considérablement d’un canton à l’autre. Par exemple, divers cantons incluent aujourd’hui dans leurs programmes de dépistage principalement les entreprises désignées comme étant à risque. L’UPS juge donc élevé le risque d’une inégalité de traitement injustifiée entre les entreprises. Pour elle, l’intention du Conseil fédéral de supprimer l’obligation du télétravail sans condition à partir de la troisième phase seulement, celle dite de normalisation, n’est donc qu’un moindre réconfort.

Pour le reste, le Conseil fédéral a aussi décidé de porter de 18 à 24 mois la durée maximale de perception de l’indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail. L’UPS se félicite de cette prolongation, qui donnera aux entreprises en difficulté de meilleures chances de surmonter la crise sans réduire leur personnel.

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