Le Conseil fédéral veut harmoniser l’enseignement des langues dans le cadre de l’école obligatoire à la faveur d’une révision de la loi sur les langues. Pour les employeurs, une harmonisation s’impose pour deux raisons: d’une part les élèves devraient disposer, au terme de l’école obligatoire, de compétences équivalentes dans une deuxième langue nationale ainsi qu’en anglais. La première est essentielle pour de très nombreuses entreprises de notre pays principalement actives sur le marché intérieur. Quant à l’anglais, langue universelle de l’économie, il est aujourd’hui indispensable, surtout pour l’économie d’exportation.
Ensuite, une harmonisation se justifie par la perméabilité du paysage suisse de la formation et favorise la mobilité intercantonale des travailleurs. Ceux-ci doivent pouvoir déménager dans un autre canton sans que leurs enfants en âge de scolarité obligatoire n’aient à subir de rupture dans l’enseignement linguistique.
Les employeurs estiment qu’il appartient en principe aux cantons de réaliser l’harmonisation prévue dans les concordats. Il y a peu, certains d’entre eux ont menacé de faire cavalier seul en souhaitant bannir la deuxième langue nationale de l’école primaire. Si les cantons ne parviennent pas à régler ce «conflit linguistique», une intervention de la Confédération sous la forme d’un article supplémentaire dans la loi sur les langues pourrait se justifier.
Lors de la procédure de consultation interne de l’Union patronale suisse, une majorité de membres se sont prononcés dans ce dernier cas pour la troisième variante, qui veut inscrire dans la loi que l’enseignement d’une deuxième langue nationale commence à l’école primaire et dure jusqu’à la fin de l’école obligatoire. Ce passage devrait être complété par des éléments essentiels pour les employeurs: l’anglais et des compétences équivalentes dans les deux langues.