Remettre l’économie au centre de la politique

12 octobre 2022 Revue de presse Opinions

Un vote historique. Après un quart de siècle de blocages, une réforme de l’AVS a enfin abouti. L’un des enseignements que l’on peut tirer de la votation du 25 septembre dernier est qu’une révision portée par une alliance composée des partis politiques bourgeois et des associations économiques peut rassembler une majorité.

Autre constat: l’adoption d’AVS 21 est l’un des rares succès de la législature en cours dont le bilan est franchement décevant. On peut rappeler ici l’abandon de l’accord-cadre, l’échec de plusieurs réformes fiscales et le retard pris par le Parlement dans le traitement de la réforme du deuxième pilier.

Ce tableau peu reluisant trouve son origine dans les élections fédérales de 2019, qui ont vu une vague verte déferler sur la Berne fédérale. Conséquence: un Parlement plus écologique, plus jeune et plus féminin est sorti des urnes. Mais, surtout, un Parlement plus à gauche qui est rarement à l’écoute des besoins de l’économie.

A en croire une analyse réalisée par la SSR après les élections de 2019, seuls 5 pour cent des votants ont fait leur choix selon des critères économiques. A l’évidence, une grande partie de la population semble oublier que seule une économie saine et compétitive est une garantie de prospérité et de plein-emploi.

Pour redresser la situation, les quatre faitières de l’économie et de l’agriculture, à savoir l’Union patronale suisse, economiesuisse, l’usam et l’Union suisse des paysans, viennent de lancer la campagne commune intitulée «Perspective Suisse», qui vise à sensibiliser les électeurs aux thématiques économiques et à servir de plate-forme en vue des élections fédérales de 2023.

Afin d’encourager une politique plus favorable à l’économie, la stratégie de communication s’articule autour de plusieurs axes: sécurité et stabilité, formation professionnelle, durabilité, sécurité alimentaire et approvisionnement énergétique.

La sécurité sociale fait également partie des thèmes prioritaires. Et pour cause: seule une économie saine est garante de la stabilité de nos œuvres sociales. Les faitières de l’économie réclament une réforme urgente de la LPP, qui doit être centrée sur la réduction du taux de conversion minimal et sur les mesures de compensation appropriées. La modernisation du deuxième pilier passe également par une meilleure couverture des employés à temps partiel, en particulier les femmes.

La campagne de communication «Perspective Suisse» débute par des actions d’affichage et d’annonces. Ensuite, l’accent sera mis sur les questions thématiques. Dans une phase ultérieure, des mesures de soutien aux candidats aux prochaines élections fédérales pourront être prévues par les associations économiques et agricoles cantonales.

Le commentaire de Marco Taddei est paru dans «L’Agéfi».