Les défis de l’AVS après le 25 septembre

28 septembre 2022 Revue de presse Opinions

C’est deux fois oui. Une majorité de votants a accepté les deux volets du projet de Stabilisation de l’AVS (AVS 21). Une bonne nouvelle pour nos retraites: la réforme garantit l’équilibre financier de l’AVS jusqu’en 2030, sans baisser les rentes. Le hic, c’est que AVS 21 ne garantit pas la pérennité de notre prévoyance vieillesse. Quid de notre premier pilier après 2030?

Fort heureusement, les autorités fédérales ont pris les devants. Adoptée par les deux Chambres et acceptée par le Conseil fédéral, la motion «Mandat concernant la prochaine réforme de l’AVS» charge le gouvernement de présenter, d’ici au 31 décembre 2026, un projet de stabilisation de l’AVS pour la période 2030 à 2040.

Assurer la viabilité financière sur le long terme de notre principale assurance sociale, telle est donc la priorité dans la Berne fédérale. Une priorité partagée par les milieux économiques. Le Conseil fédéral est invité à présenter rapidement un projet susceptible à la fois de passer le cap du Parlement et de la votation populaire.

Dans ce contexte, on peine à comprendre l’entêtement des syndicats à vouloir augmenter les rentes AVS.  Après avoir lancé l’initiative populaire «AVS plus: pour une AVS plus forte», nettement rejetée dans les urnes en septembre 2016, qui demandait une majoration des rentes de 10 pour cent, voici l’initiative «Mieux vivre à la retraite», déposée en mai 2021, qui réclame le versement d’une 13e rente AVS.

Proposer une 13e rente AVS, alors que notre premier pilier peine à sortir des chiffres rouges, est-ce bien raisonnable? Qui financera cette extension des prestations? Les syndicats restent évasifs sur la question.

Jamais à court d’idées, les centrales syndicales ont lancé en mai dernier une autre initiative populaire qui demande de financer l’AVS par la BNS. Une fausse bonne idée qui n’apporte aucune solution aux problèmes structurels de l’AVS. Un texte en trompe l’œil qui met à mal l’indépendance de la BNS et susceptible de détourner au profit de l’AVS les sommes destinées à la Confédération et aux cantons.

En raison du «grand vieillissement», caractérisé par l’allongement de l’espérance de vie et de la vague de départ à la retraite de la génération baby-boom, la question de l’âge de la retraite demeure d’actualité. Ainsi le souverain sera vraisemblablement appelé à se prononcer en 2024 sur l’initiative populaire «Pour une prévoyance vieillesse sûre et pérenne», qui ambitionne de coupler l’âge de la retraite à l’espérance de vie.

Le commentaire de Marco Taddei est paru dans «L’Agéfi».