Le syndrome du burnout n’est pas une maladie professionnelle

18 février 2019 Nouvelles

A juste titre, la majorité de la Commission de la santé ne veut pas suivre l'initiative parlementaire du conseiller national Reynard, car elle estime que reconnaitre le syndrome d'épuisement professionnel comme une maladie professionnelle n'aiderait guère les personnes touchées. L'attitude la plus utile à cet égard réside au contraire dans la prévention, et dans un bon soutien accordé aux personnes touchées lors de leur retour au travail.

Selon la loi sur l’assurance-accidents, sont réputées maladies professionnelles les maladies liées exclusivement ou de manière prépondérante à l’exercice de certaines activités professionnelles. À l’avenir, une initiative parlementaire souhaite donc inclure dans cette définition le syndrome de l’épuisement professionnel. Ce qu’on appelle communément le burnout peut exceptionnellement être causé principalement par le stress au travail. Mais le plus souvent, il a des origines diverses et résulte d’une combinaison de facteurs de stress sociaux ou personnels et de tensions liées au lieu de travail. Voilà pourquoi traiter réglementairement l’épuisement professionnel comme une maladie professionnelle n’aurait pas de résultat pratique intéressant. Cela n’aiderait pas les personnes touchées et susciterait tout au plus de faux espoirs. Telle est la conclusion pertinente à laquelle a abouti la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national (CSSS-N). Au demeurant, l’épuisement professionnel ne correspond pas à un diagnostic médical spécifique, mais est un terme collectif désignant divers tableaux cliniques possibles.
Une approche plus prometteuse consiste donc à prévenir encore mieux, à l’avenir, les situations de burnout. Importante aussi, à cet égard, est la contribution que peut et doit apporter l’employeur. Quels que soient les facteurs de stress qui, selon les cas, peuvent détériorer la santé des individus, il est souvent possible de dépister à temps une évolution défavorable sur le lieu de travail et, grâce à un appui ciblé, de préserver une personne de l’épuisement. Si le burnout se produit tout de même, l’employeur peut apporter son soutien en facilitant le retour progressif de la personne au travail avec l’aide des supérieurs hiérarchiques du sujet. Car au-delà de la situation personnelle difficile que connaissent les salariés affectés par un arrêt de travail prolongé, voire un départ définitif à la retraite pour cause de burnout, cette situation est également pesante et désavantageuse pour l’employeur et d’autres employés. Par exemple, la perte de main-d’œuvre doit être compensée par des collègues, ce qui rend la planification du personnel plus difficile. De plus, les absences de longue durée entraînent des coûts élevés.
En tant qu’organe de patronage de l’association Compasso, l’Union patronale suisse (UPS) attache une grande importance non seulement à la sensibilisation des employeurs à ce problème, mais aussi au soutien pratique qui peut leur être apporté avec l’aide de tous les partenaires du réseau. A l’avenir, il va falloir développer bien davantage encore les activités correspondantes. Pour des personnes pouvant être sujettes au burnout, cette voie est beaucoup plus efficace et utile que celle qui passe par des textes de loi supplémentaires éloignés de la pratique.