Démarche innovante visant à assurer la prévoyance vieillesse

12 décembre 2017 Nouvelles

Afin d’assurer les rentes en dépit du vieillissement de la population, la Chambre du commerce et de l’industrie de Thurgovie propose de relever progressivement l‘âge de la retraite des hommes et des femmes à partir de 2021. Il s’agit là d’un signal fort adressé aux milieux politiques, les incitants à aller rapidement de l’avant avec une réforme digne de ce nom qui s’attaque sérieusement aux défis imminents.

La Chambre du commerce et de l’industrie (CCI) vient de présenter une proposition destinée à assurer les rentes AVS. Elle suggère de relever progressivement l’âge de la retraite à partir de 2021 pour les représentants des deux sexes: de deux mois par année pour les femmes et d’un mois pour les hommes. Ainsi, l’âge de la retraite atteindrait 66 ans en 2032 aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Ce projet permettrait aussi de parvenir dans la prévoyance professionnelle à une amélioration urgente et nécessaire de l’équilibre financier entre jeunes et vieux.

Pour l’Union patronale suisse (UPS), la proposition va dans la bonne direction et entame enfin la discussion inévitable relative aux corrections structurelles qui s’imposent. Dans ce sens, cette démarche est à saluer, en particulier depuis que l’enquête VOTO post-votation sur la réforme de la prévoyance vieillesse 2020 a montré que la moitié déjà des personnes interrogées considère comme inévitable le relèvement de l‘âge de la retraite à 67 ans à moyen terme. En même temps, il ressort du dernier Baromètre des préoccupations du Crédit Suisse que la garantie des rentes et en particulier de celles de l’AVS sont le souci numéro un de la population. Le Conseil fédéral serait donc bien inspiré d’accueillir comme un signal fort la proposition de la CCI de Thurgovie et de prendre au sérieux les soucis de l’économie et de la société.

Les analyses qui ont suivi la votation sur la réforme des rentes ont clairement montré que dans l’urne, une extension de l’AVS ainsi que des paquets globaux surchargés sont voués à l’échec. Ce qu’il nous faut absolument maintenant, ce sont des mesures séparées adoptées par portions digestes pour l’AVS et pour la LPP. L’UPS attend dès lors une première étape de réforme se traduisant au minimum par une rapide égalisation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans, liée à un financement supplémentaire modéré pour l’AVS. Pour ce qui est de la prévoyance professionnelle, l’UPS a proposé au Conseil fédéral d’élaborer une solution consistant à abaisser d’urgence le taux minimal de conversion, associée à des mesures compensatoires modérées, et de la transmettre aux partenaires sociaux. La LPP est le domaine par excellence du partenariat social. Ce mode de dialogue a déjà fait ses preuves dans la Révision de la loi sur l’assurance-accidents (LAA) où il a tout de même permis une percée sur un sujet bloqué au Parlement pendant des années.