Le revenu de base inconditionnel n’a pas davantage trouvé grâce auprès du Conseil des États. La Chambre haute a en effet rejeté cette initiative populaire à l’unanimité. Même le président syndicaliste Paul Rechsteiner a déclaré qu’il serait irresponsable de vouloir remplacer un système d’assurances sociales qui a fait ses preuves par un revenu de base. Avant le Conseil des États, le Conseil national avait déjà opposé une fin de non recevoir à cette expérience sociale.
Les employeurs sont, eux aussi, hostiles à un revenu inconditionnel de base. Il créerait, d’une part, de funestes incitations et chambarderait complètement, d’autre part, notre système social adapté aux besoins. Une famille de quatre personnes, par exemple, recevrait à ce titre plus de 6000 francs par mois, sans le moindre travail en retour. Enfin ce modèle serait tout simplement infinançable; pour assurer à chacun un revenu minimum de 2500 francs par mois, la Confédération devrait trouver plus de 150 milliards de recettes supplémentaires. Sans compter, enfin, l’appel d’air qu’il créerait pour l’immigration. D’où cette seule réponse possible à pareille utopie: non!
