Une conférence pour célébrer le centenaire de l’OIT

7 juin 2019 Nouvelles

Du 10 au 21 juin prochain, se tiendra à Genève la 108ème session de la Conférence internationale du Travail (CIT), lors de laquelle sera célébré le centenaire de l’Organisation internationale du travail (OIT). Quelque 6000 délégués des gouvernements, des employeurs et des travailleurs en provenance de 187 pays sont attendus à Genève. Une délégation suisse, dont font partie des représentants de l’Union patronale suisse (UPS) participera à l’événement. L’adoption d’une Déclaration mondiale sur l’avenir du travail sera le point d’orgue de la Conférence.

Née en 1919 d’un idéal de justice sociale, l’OIT souffle cette année ses cent bougies. A cette occasion, la CIT devrait adopter une Déclaration mondiale sur l’avenir du travail. Les nouvelles formes de travail, le dialogue social, la protection sociale et la formation continue seront au centre des discussions. Afin de garantir un marché du travail équitable et inclusif, l’OIT appelle à une action résolue des gouvernements et des organisations d’employeurs et de travailleurs. Les employeurs entendent souligner que la numérisation comporte des risques mais aussi des opportunités: la disparition d’activités désuètes s’accompagne de l’apparition de nouveaux secteurs économiques porteurs d’emplois.

La CIT 2019 prévoit également l’adoption d’une convention et d’une recommandation en matière de violence et de harcèlement dans le monde du travail. Dans une note préliminaire, l’Organisation internationale des employeurs, qui compte 150 fédérations nationales d’employeurs, dont l’UPS, rappelle que les employeurs ont exprimé de manière unanime leur ferme engagement à s’attaquer efficacement aux comportements inacceptables de violence et de harcèlement au travail. Pour ce faire, il est essentiel que l’OIT élabore des normes internationales qui puissent être largement ratifiées et mises en œuvre dans les législations nationales et dans la pratique, dans le plus grand nombre de pays possible.

Le Groupe des employeurs s’oppose toutefois au texte proposé par l’OIT sur l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail. A cela trois raisons:

  1. D’abord et de façon inexplicable, l’OIT continue de refuser d’inclure des définitions distinctes pour la violence et le harcèlement dans le texte proposé. Ceci est contraire à la pratique suivie par la quasi-totalité des réglementations et des accords nationaux et régionaux existants dans ce domaine. Pour être efficaces, les réglementations et les pratiques doivent traiter les différentes violations par des efforts de prévention et des réponses juridiques appropriés.
  2. Ensuite, le texte du projet de convention est très ambigu à propos des responsabilités des employeurs. Il est extrêmement difficile pour un employeur, qu’il s’agisse d’une petite, moyenne ou grande entreprise, de savoir où commencent ses responsabilités et où elles s’arrêtent.
  3. Enfin, le texte proposé ne prévoit aucune obligation de protéger les travailleurs victimes de violence et de harcèlement. Le projet actuel couvre les «travailleurs» et les «autres personnes». Mais tous les individus devraient clairement être protégés, y compris les employeurs. Dans de nombreuses régions du monde, les employeurs sont également victimes de violences physiques ou de menaces.