2022 a été une année favorable aux salariés

21 décembre 2022 Revue de presse Opinions

Conflit en Ukraine, crise énergétique, inflation, pénurie de main-d’œuvre: 2022 aura été l’année de tous les dangers pour l’économie suisse. Et pourtant, dans ce contexte morose, les bonnes nouvelles ne manquent pas. C’est vrai en particulier pour les salariés, comme le montrent plusieurs études.

Malgré les turbulences actuelles, la Suisse demeure un petit coin de paradis en matière d’emploi. D’après le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco), le taux de chômage a atteint 2% en novembre 2022 (contre 2,5% une année auparavant). Des chiffres qui confirment la forte capacité de résilience de l’économie helvétique et le dynamisme de ses entreprises.

Publié en novembre dernier, le «Baromètre conditions de travail 2022» de Travail.Suisse fait apparaître des résultats positifs. Cette année, les salariés émettent une appréciation sensiblement meilleure que par le passé dans les trois domaines examinés: la sécurité, la motivation et la santé au travail.

On peut ainsi relever que seuls 11% des salariés se font du souci pour leur emploi et qu’une majorité d’entre eux sont encouragés par leur employeur à suivre une formation continue. L’enquête montre en outre que le stress au travail a diminué par rapport à 2021. La plupart des personnes sondées disent disposer de suffisamment de temps de repos (temps libre par semaine et journées libres par an) pour récupérer après le travail.

Autre résultat réjouissant: les salariés profitent dans une large mesure de la flexibilité que leur offrent les employeurs. Près de 60% d’entre eux indiquent pouvoir agir sur l’aménagement des horaires de travail, ce qui contribue à une meilleure compatibilité entre vie professionnelle et vie privée.

Les nouvelles sont bonnes aussi sur le front des salaires. Alors que l’enquête récemment menée par UBS table sur une hausse moyenne des salaires nominaux de 2,2% en 2023, soit le double de celle accordée en 2022, le Centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ estime que le pouvoir d’achat se maintiendra globalement pour l’année en cours et l’année prochaine. Les experts s’attendent à des taux de renchérissement inférieurs à 2% dès le second semestre 2023.

L’expérience récente a montré que, dans un contexte dominé par la pénurie de talents, le pouvoir de négociation de salariés s’est accru: pour certains profils très recherchés, les employeurs n’hésitent pas à actionner le levier du salaire pour attirer la perle rare.

Le commentaire de Marco Taddei est paru dans «L’Agéfi».