Dans le cadre de la loi fédérale sur la formation professionnelle, le Gouvernement souhaite élaborer un programme en faveur de la formation continue des travailleurs en matière de compétences de base. Cela devrait à la fois permettre aux intéressés de relever les défis liés à la numérisation et répondre à l’exigence d’une mise en valeur maximale du potentiel de la main-d’œuvre indigène. Ces mesures visent à maintenir l’employabilité des personnes peu qualifiées et surtout des travailleurs âgés. Les critères d’encouragement et le mode de financement seront précisés d’ici à novembre 2017. Il s’agira aussi de déterminer les possibilités et les limites des mesures de l’assurance-chômage relatives au marché du travail prises lors d’une réorientation professionnelle d’ordre structurel.
Les travailleurs âgés se retrouvent moins souvent au chômage que leurs jeunes collègues. En revanche, ceux qui le sont à partir de cinquante ans mettent plus de temps que les jeunes à retrouver un emploi. L’approche qui consiste à améliorer l’employabilité des intéressés en travaillant sur leurs qualifications est dès lors louable. Le fait que ce groupe d’âge compte moins de personnes en recyclage que celui des jeunes tient moins à ses possibilités financières qu’à ses représentations particulières et ses perspectives d’activité professionnelle pour les années à venir.
Compte tenu des difficultés de la situation présente, il paraît judicieux de ne pas miser sur des programmes de grande ampleur, mais sur des projets limités dans le temps pour améliorer les conditions offertes aux personnes peu qualifiées et aux travailleurs âgés. Les expériences faites jusqu’ici montrent en effet que les grands programmes financés par l’Etat n’atteignent guère leurs groupes-cibles. Par ailleurs, les entreprises et les organismes d’associations et de partenaires sociaux œuvrant bénévolement en faveur de la formation continue ne doivent pas être surchargés: ils restent au service de leurs entreprises et personnels respectifs, ont pour mission d’améliorer la productivité des branches et ne peuvent guère se mêler de programmes politiques qui ne répondent pas à un besoin clairement démontré.
Pour le groupe des personnes effectivement peu qualifiées, aux compétences de base lacunaires, c’est la nouvelle loi sur la formation continue entrée en vigueur cette année qui devrait s’appliquer, accompagnée d’actions cantonales. Le développement des compétences de base des adultes est certes la pièce maîtresse de cette loi. Toutefois les ressources disponibles sont actuellement très limitées et il faut d’abord faire des expériences.
Le financement de mesures en faveur des travailleurs âgés par le biais de la loi sur la formation professionnelle – tel que prévu par le Conseil fédéral – ne doit pas affecter l’offre existante en matière de formation professionnelle de base ni l’amélioration programmée de la formation professionnelle supérieure. Le cas échéant, des crédits additionnels devront être accordés.