Télétravail et dépistage: les PME discriminées

Un pas de plus vers la normalité. Dans le cadre de sa stratégie de déconfinement, le Conseil fédéral a mis en consultation des mesures d’assouplissement en faveur des restaurants, des hautes écoles et des milieux sportifs et culturels jusqu’au 19 mai.

Autre proposition gouvernementale: l’obligation de télétravail redevient une simple recommandation, mais uniquement pour les entreprises qui mettront en place des tests réguliers. Dit autrement, l’abrogation de l’obligation de télétravail est subordonnée à une obligation de dépistage.

Un assouplissement en trompe l’œil qui suscite l’ire des employeurs. Subordonner la levée du télétravail aux tests de masse, c’est oublier que les entreprises ne sont pas des lieux importants de propagation du virus. Depuis le printemps 2020, l’immense majorité d’entre elles ont consenti à d’énormes efforts pour assurer la protection de la santé de leurs employés travaillant sur site.

Imposer des tests en entreprise est source d’inégalité de traitement. Seules les grandes entreprises ont une taille critique suffisante pour répondre aux contraintes logistiques, administratives et médicales liées au dépistage hebdomadaire. Des exigences excessives pour un grand nombre de PME qui luttent actuellement pour leur survie.

Aux inégalités entre entreprises se superposent les inégalités entre cantons. La disponibilité et la capacité des tests de masse varient en effet considérablement d’un canton à l’autre. Certains d’entre eux ont prévu des programmes de dépistage principalement destinés aux entreprises désignées comme étant à risque. A Genève, les tests ne peuvent être effectués qu’en présence d’un professionnel de la santé.

Lancée le 15 mars dernier, la campagne de tests de Covid-19 a été accueillie favorablement par les milieux économiques. Toutefois, conformément à leurs recommandations, l’offensive de dépistage doit s’effectuer sur une base volontaire et gratuite.

Compte tenu de la baisse du nombre de contaminations et du progrès de la vaccination, les employeurs réclament la levée sans condition de l’obligation du télétravail en vigueur depuis le 18 janvier de cette année. Une mesure également soutenue par de nombreux employés qui subissent les affres psychologiques du travail à domicile.

Le commentaire de Marco Taddei est paru dans «L’Agéfi».