Evolution positive des salaires malgré le Covid

17 novembre 2021 Revue de presse Opinions

Bonne nouvelle: les salaires nominaux devraient connaître une augmentation de 1 pour cent en 2022. C’est ce que révèle l’Enquête conjoncturelle d’automne 2021 menée par les Chambres de commerce de suisse latine. C’est plus que la moyenne de ces dix dernières années. Ainsi, malgré l’inflation menaçante (selon UBS, elle devrait s’établir à 0,4 pour cent l’année prochaine), le niveau des salaires réels devrait également progresser.

Une hausse considérable, compte tenu des incertitudes et des défis auxquels sont confrontés de nombreux secteurs depuis le début de la pandémie. Dans un tel contexte, marqué par la pénurie mondiale de matières premières, la marge de manœuvre des entreprises pour des augmentations de salaires se voit réduite.

N’en déplaise à l’Union syndicale suisse, qui réclame des augmentations de salaires générales de 2 pour cent, le taux moyen de 1 pour cent reflète la grande diversité de notre tissu économique. Il tient compte de l’impact différencié du Covid-19 sur l’emploi, la productivité et la santé financière de chaque branche et entreprise.

Les syndicats ont également tort d’exiger des employeurs une augmentation des rémunérations afin de compenser la hausse des primes de caisses-maladie, qui est une dépense étrangère à l’activité des entreprises.

Ils font fausse route lorsqu’ils prétendent que, en raison de la pandémie, le besoin de rattrapage salarial est particulièrement aigu pour les revenus les plus bas. En vérité, nul ne connaît l’impact de la pandémie sur la distribution des salaires.

Une chose est sûre cependant: en ces temps de crise sanitaire, la Confédération se porte au chevet des bas revenus:  depuis le 1er décembre 2020, les indemnités pour réduction de l’horaire de travail (RHT) ont été élargies afin que les personnes qui ont un revenu inférieur à 3470 francs touchent une indemnité de 100 pour cent. Ce coup de pouce financier reste en vigueur jusqu’à la fin 2021.

Autre constat: depuis quelques années, on observe une évolution positive des bas revenus. Selon l’Office fédéral de la statistique, l’écart entre les hauts et les bas salaires s’est resserré entre 2008 et 2018. Pendant cette période, la progression des salaires des employés à faible revenu (9,6 pour cent) a dépassé celle des employés les mieux payés (9,1 pour cent).

Le commentaire de Marco Taddei est paru dans «L’Agéfi».