«Les menuisiers veulent le plus souvent rester dans la branche du bois»

Chaque année, la maladie, l'usure et les accidents font perdre à l'industrie du bois de nombreux professionnels talentueux et motivés. La «Fondation WQ Solothurn» souhaite remédier à cela. Grâce à des mesures ciblées et à des programmes de soutien, les artisans de l'industrie du bois de Soleure sont formés ou perfectionnés pour devenir informaticiens, conseillers ou chefs de projet. Ils peuvent ainsi rester dans la branche et les employeurs conservent les travailleurs qualifiés qu'ils ont formés. Peter Hoffmann est le directeur de la fondation et le moteur de cette idée depuis 1994.

Peter Hofmann von der Stiftung WQ Monsieur Hofmann, vous êtes responsable du concept de réintégration depuis la création de la fondation. Que pouvez-vous offrir aujourd’hui aux artisans qui se retrouvent dans l’incapacité d’exercer leur métier?

Nous proposons des conseils, un accompagnement dans la recherche d’emploi et les démarches de candidature, ainsi que des mesures de soutien individuel. Notre activité principale est la mise en œuvre de mesures à temps plein, d’une durée maximale de 22 mois. Pendant cette période, nous formons les travailleurs à un nouvel emploi adapté. Il est important de signaler qu’avant la réintégration, les personnes soutenues suivent un stage pratique de plusieurs mois. Toute notre approche est centrée sur la réintégration des professionnels dans le monde du travail après un accident ou une maladie.

Qu’arrive-t-il aux artisans qui ne peuvent plus exercer leur métier?

La majorité d’entre eux changent d’activité pour se tourner vers les services de gestion, de planification ou de vente. La plupart souhaitent pourtant rester dans la branche du bois.

Et comment ces travailleurs viennent-ils à vous?

En général, un médecin annonce la personne concernée à l’AI ou à la Suva. Plus de 80 % d’entre eux sont recyclés pour cause de maladie, principalement due à l’usure. Notre fondation est consultée pour une séance d’information. Nous montrons aux intéressés leurs perspectives, ainsi que nos possibilités. Au cours d’une évaluation de deux jours, nous pouvons alors aller au fond des choses pour définir les souhaits et les capacités d’une personne. Ces connaissances servent ensuite à préciser la formation continue. Si cela convient pour la personne et que l’autorité responsable accepte les coûts, la formation au quotidien peut commencer. Il est important de mettre ce processus en route sans tarder. C’est la seule façon pour le travailleur de découvrir rapidement ses nouvelles possibilités.

Quels sont les plus grands défis?

La coopération avec les différents offices AI n’est pas toujours facile. Le contact personnel avec les conseillers est important, mais il prend aussi beaucoup de temps. En outre, il existe de nombreux prestataires de cours de formation continue. Après ces cours, un employé est certes considéré comme plaçable par l’Office AI, mais il ne peut pas être recyclé à partir de zéro. C’est exactement ce qui est important pour nous. Au terme de notre programme de 22 mois, nous pouvons continuer à placer des travailleurs qualifiés bien formés.

Qu’apporte la fondation aux employeurs?

Entendre le mot AI peut effrayer certains patrons, qui craignent que la personne ne soit pas vraiment apte au travail. Ou qui s’attendent à devoir traiter beaucoup avec des autorités. Or, ce n’est pas le cas et nous nous attachons à les rassurer. Un employé formé par nos soins est pleinement opérationnel.