Il faut stopper le renchérissement du facteur travail!

30 octobre 2019 Nouvelles

La Commission de la sécurité sociale et de la santé du Conseil des Etats (CSS-S-E) suit le Conseil fédéral et le Conseil national sur la question d'un congé payé de 14 semaines pour s'occuper d'enfants gravement malades et d'un congé supplémentaire payé de dix jours par an pour prendre soin d’autres membres de la famille. Cette décision ne fait absolument aucun cas du fardeau de plus en plus lourd qui est imposé aux employeurs et aux travailleurs.

Comme elle l’a annoncé hier, la CSSS-E soutient à l’unanimité la loi fédérale «sur l’amélioration de la conciliation entre activité professionnelle et prise en charge de proches» (19.027). Ce faisant ses membres ont complètement ignoré la question de la charge financière croissante imposée aux employeurs et aux travailleurs. Après le congé paternité adopté il y a peu, voici donc que s’annoncent de nouvelles dépenses pour les employeurs et des ponctions salariales supplémentaires pour les employés, au titre d’un congé de prise en charge et d’un nouveau congé de courte durée pour s’occuper de membres de la famille. Sans compter le congé parental, qui fait déjà l’objet de discussions. Tout cela fait un catalogue démesuré de demandes de congés rémunérés.

Le défi démographique touche l’ensemble de la société. Mais, imposer au monde du travail, sous la forme de cotisations salariales, le financement d’exigences sociales plus ou moins liées à ce défi n’est pas une option viable, compte tenu des conséquences organisationnelles, humaines et financières qui en découlent pour les entreprises. En Suisse, notamment, la charge imposée aux citoyens et à l’économie par les prélèvements obligatoires a pratiquement atteint un niveau record en Europe. Elle dépasse déjà nettement la moyenne de l’ensemble des pays de l’OCDE (voir graphique).

«Toutes ces nouvelles demandes de temps libre rémunéré entraînent une augmentation des coûts salariaux annexes et renchérissent massivement le facteur travail. Dans l’optique des employeurs, nous y sommes dès lors très fermement opposés», souligne Daniella Lützelschwab, responsable Marché du travail et Droit du travail à l’UPS. Compte tenu des immenses surplus de dépenses déjà supportés par les assurances sociales en raison du vieillissement de la population, il faut arrêter de mettre continuellement de nouvelles prestations sociales à la charge des employeurs et des travailleurs par le biais des cotisations salariales.

Les employeurs sont pleinement disposés à assumer leurs responsabilités en contribuant à améliorer la conciliation travail-famille. Ils y parviennent grâce à diverses mesures adaptées à leurs possibilités. «Les entreprises contribuent à améliorer la compatibilité des activités professionnelles et familiales dans leur propre sphère d’influence. Surtout, elles peuvent offrir à leurs employés des opportunités bien adaptées pour prendre soin de proches», ajoute Daniella Lützelschwab.