Le Conseil fédéral a décidé de maintenir le taux d’intérêt minimal LPP inchangé à 1 pour cent pour 2018, suivant ainsi, comme d’habitude, la recommandation de sa commission d’experts consultative. Avant la votation sur la réforme «Prévoyance vieillesse 2020», celle-ci lui avait déconseillé de procéder à une réévaluation du taux d’intérêt minimal. Pourtant, les formules appliquées depuis des années avaient donné une valeur de 0,5 pour cent. Au moins, la commission a pris conscience de ce dilemme et mandaté un groupe de travail d’examiner la méthodologie et la légitimation fondamentale du taux d’intérêt minimal.
Par sa décision, le Conseil fédéral a manqué l’occasion d’adapter le taux d’intérêt minimal aux réalités démographiques et économiques. Après l’échec de la réforme «Prévoyance vieillesse 2020», le gouvernement commence à manquer de temps pour stabiliser les finances de notre système de prévoyance vieillesse. Une chose au moins est claire: le régime des retraites devra se passer d’extension des prestations. L’économie et la société veulent, malgré l’important défi démographique, un système stable de prévoyance vieillesse. La seule voie possible pour le Conseil fédéral est dès lors de montrer dans les plus brefs délais avec quels paramètres il entend, dans un contexte d’espérance de vie s’allongeant et de taux négatifs, assurer la pérennité de la prévoyance professionnelle comme pilier central de la prévoyance vieillesse.