Conférence internationale du travail: une importance sous-estimée

Du 27 mai au 10 juin prochains, Genève accueille la 110ème session de la Conférence internationale du travail (CIT). Plusieurs milliers de délégués en provenance de 181 pays, représentants les gouvernements, les employeurs et les salariés, vont participer à ces assises. L’apprentissage et la sécurité au travail seront au cœur des débats.

Ce sommet annuel sur le monde du travail fait rarement les gros titres des médias. Et pourtant, c’est la CIT qui élabore et adopte les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT) ayant un caractère juridique contraignant pour les États qui les ratifient.

Membre fondateur de l’organisation en 1919, la Suisse a ratifié 60 conventions de l’OIT, dont les huit normes dites «fondamentales», qui définissent les principes et les droits minimaux au travail. La convention sur «La violence et le harcèlement contre les femmes et les hommes dans le monde du travail», adoptée en 2019 par la CIT, sera prochainement soumise aux Chambres fédérales pour ratification.

Comme à l’accoutumée, une délégation patronale suisse participera à la CIT 2022. Un soutien qui ne doit rien au hasard. En favorisant le dialogue tripartite dans la recherche de solutions aux problèmes du monde du travail, la CIT contribue en effet à créer des emplois décents et, partant, à accroître la performance des entreprises.

La CIT accompagne les profondes mutations qui affectent le monde du travail. Ces dernières années, plusieurs sujets d’actualité, qui sont au cœur des préoccupations des employeurs, ont été inscrits à l’ordre au jour de la Conférence.

Mentionnons l’adoption en 2015 d’une résolution de l’OIT destinée aux PME qui réclame la création d’emplois au sein de cette catégorie d’entreprises. Deux mesures phares sont mises en avant: la simplification des réglementations et l’amélioration de l’accès des PME au financement.

Rappelons également la résolution sur la promotion du travail décent dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, adoptée en 2016. Ce texte revêt un intérêt particulier pour la petite économie ouverte qu’est la Suisse. Les délégués de la CIT se sont alignés sur la position des employeurs en adoptant des recommandations fondées sur les principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme.

Le commentaire de Marco Taddei est paru dans «L’Agéfi».