La formation continue, une priorité pour les employeurs

Les entreprises accordent une grande importance au maintien des compétences de leurs employés. Ces derniers ont aussi un rôle à jouer.

Numérisation, automatisation, robotisation: le progrès technologique transforme le monde du travail en profondeur. Dans ce nouveau contexte, les compétences doivent être renouvelées en permanence. La formation continue devient ainsi une priorité.

Pour relever ce défi, la Suisse dispose depuis le 1er janvier 2017 d’une loi sur la formation continue. Celle-ci précise en son article 5 que les employeurs «favorisent la formation continue de leurs collaborateurs». Sept ans après son entrée en vigueur, cette disposition légale est-elle appliquée par les employeurs?

L’étude «Importance et mise en œuvre de la formation continue dans les PME», menée récemment par la Fédération suisse pour la formation continue (FSEA), permet de répondre par l’affirmative à cette question. Elle révèle que l’immense majorité des PME (336 sur 386) accordent une grande importance à la formation continue qui, pour environ trois quarts d’entre elles, constitue la mesure la plus importante pour couvrir les besoins de compétences de leurs collaborateurs.

Autre bonne nouvelle: environ 90 pour cent des employeurs prennent en charge au moins la moitié des coûts ou du temps de travail consacrés à la formation continue. Celle-ci fait partie de la planification stratégique de trois quarts des PME sondées et, dans deux tiers d’entre elles, elle est prise en compte dans la planification du budget de l’entreprise.

Un bémol néanmoins: l’enquête montre que dans un peu plus de la moitié des PME interrogées, les collaborateurs ne suivent que rarement des cours de formation continue. C’est généralement le cas des personnes peu qualifiées. Pour cette catégorie d’actifs toutefois, les mesures prévues par la loi sur la formation continue doivent être financées par les pouvoirs publics.

 

Pour les microentreprises, majoritaires en Suisse, l’absence d’un collaborateur en formation peut poser des difficultés organisationnelles non négligeables.

De plus, un tiers des entreprises sondées indiquent que, faute de ressources temporelles et financières, elles ne sont pas en mesure d’exploiter pleinement leur potentiel de formation continue. Pour les microentreprises, qui sont majoritaires en Suisse, l’absence d’un collaborateur en formation peut poser des difficultés organisationnelles non négligeables.

En résumé, l’enquête de la FSEA montre que la grande majorité des PME reconnaissent la valeur et l’utilité de la formation continue, qu’elles considèrent comme un investissement et non comme un coût. Cependant, force est de constater que le système de formation continue présente quelques lacunes, notamment pour les toutes petites entreprises. Pour répondre à leurs besoins, l’offre de formation doit être élargie en étroite collaboration avec les branches économiques concernées.

Des efforts s’imposent également pour améliorer l’accès à la formation en emploi aux travailleurs peu qualifiés. Il reste que les employés ont aussi leur part de responsabilité. Faut-il rappeler que la loi de 2017 établit que la formation continue relève avant tout de la responsabilité individuelle?

Ensuite, en favorisant l’apprentissage tout au long de la vie. Dans un monde du travail en constante évolution, l’âge ne doit pas être une barrière à la formation continue, qui s’avère décisive pour améliorer l’employabilité des travailleurs, tous âges confondus.

Enfin, en menant des entretiens de bilan réguliers. Le dialogue entre l’employeur et ses employés plus âgés permet de préparer au mieux la transition vers la retraite et d’aborder les projets d’avenir, y compris l’éventualité de travailler au-delà de l’âge de référence.

Le commentaire de Marco Taddei est paru dans «L’Agefi».