Davantage de sécurité de programmation pour les apprenti-e-s et les entreprises

1 mars 2023 Nouvelles

Le DFJP et le SEM ont annoncé à l’occasion de leur conférence de presse du 1er mars 2023 que les jeunes d’Ukraine sous statut de protection S pourront poursuivre et terminer leur apprentissage en cours en Suisse même si le statut S venait à être généralement levé. Pour les employeurs, cette mesure est judicieuse et offre une certaine sécurité de programmation aux entreprises.

Le 1er août 2023, dans très exactement cinq mois, de nombreux jeunes feront leur entrée dans la vie professionnelle avec le début de leur contrat d’apprentissage. Cette étape est un moment crucial, aussi bien pour les jeunes que pour les entreprises, qui comporte aussi certaines inquiétudes bien naturelles. Pour les jeunes qui ont fui l’Ukraine, le fait de ne pas savoir ce qu’ils allaient devenir après une levée du statut de protection S général compliquait singulièrement la situation jusqu’à présent. Le Département fédéral de justice et de police (DFJP) et le Secrétariat d’état à la migration (SEM) ont annoncé conjointement que la Confédération avait décidé, après concertation avec les cantons et les partenaires sociaux, que le permis de séjour de ces jeunes pouvait être prolongé pendant toute la durée du contrat d’apprentissage en cours. Pour pouvoir repousser le délai de retour pays, les jeunes doivent produire une attestation de l’entreprise formatrice et de l‘office cantonal de la formation.

L’Union patronale suisse se félicite de cette décision qui offre une certaine sécurité de programmation. L’enquête représentative auprès des entreprises de l’Union patronale suisse (UPS) démontrait dès l’été dernier que la solidarité des entreprises suisses envers les réfugié-e-s d’Ukraine était forte mais qu’une certaine sécurité de programmation favoriserait davantage une décision d’embauche. La décision de ce jour du DFJP répond à cette demande.

Nous verrons combien de jeunes sous statut de protection S débuteront effectivement un apprentissage en été 2023. Les exigences linguistiques sont relativement élevées. Des offres cantonales de formations passerelles complémentaires et de cours de langues seront donc aussi primordiales. La formation professionnelle en Ukraine continue de se développer à l’heure actuelle et jouira prochainement d’une base juridique. L’UPS souhaiterait par conséquent que la Confédération étudie les besoins de l’économie ukrainienne et les possibilités de valider les diplômes suisses dans ce pays. La motivation à achever l’apprentissage malgré un retour possible au pays pourrait être plus forte si les jeunes savaient dans quelle mesure leurs connaissances professionnelles étaient demandées dans leur pays d’origine.

Malgré plusieurs crises (pandémie de coronavirus, guerre en Ukraine), la formation professionnelle suisse a démontré qu’elle reposait sur de bonnes bases même dans des conditions difficiles et que les entreprises sont tout autant prêtes à former des jeunes. Le fait de désormais savoir clairement que les jeunes bénéficiant d’un contrat d’apprentissage ferme peuvent prolonger leur délai de retour au pays jusqu’à la fin de leur formation après la levée du statut de protection S est utile aussi bien aux entreprises qu’aux jeunes. Ce n’est certes pas une garantie que ces jeunes entameront un apprentissage ou même le mèneront à son terme, mais la démarche fournit aux deux parties des lignes conductrices pour faire des plans et s’organiser.

 

Informations complémentaires
Matériel d’information pour les adolescents sous statut de protection S, leurs parents et les entreprises