Le deuxième Baromètre de l’emploi que publie aujourd’hui l’Union patronale suisse (UPS) présente à nouveau une vue d’ensemble de la situation de l’économie suisse, issue d’évaluations par branches de la marche des affaires et des perspectives d’emploi.
La reprise rapide de l’économie suisse après une longue période de vaches maigres, confirmée par le deuxième baromètre UPS, surprend par sa vigueur même des experts économiques chevronnés. Après avoir atteint un niveau record de 143 points en mai, le baromètre conjoncturel du KOF s’est néanmoins affaibli en juin pour la première fois depuis janvier. On peut y voir le signe d’un retour à la normale et de la disparition progressive des effets de rattrapage. Pour le reste, malgré les bons chiffres économiques, la pandémie laisse des traces durables sur le marché du travail.
Parmi les branches, celle de la restauration et de l’hôtellerie, qui a été durement touchée par les mesures de lutte contre la pandémie, bénéficie aussi tout particulièrement des assouplissements intervenus et du bon moral des consommateurs. Toutefois, comme les mesures de protection et les restrictions de capacité restent en place, la menace de faillite n’est pas encore partout écartée. En outre, les entreprises de restauration disent avoir du mal à recruter les travailleurs qualifiés dont elles ont besoin pour la reprise. La crise sanitaire induit aussi progressivement une transformation du comportement des consommateurs dans d’autres branches comme le commerce de détail, laquelle accélère le changement structurel qui était déjà en cours avant la pandémie et entraîne des modifications de la demande de main-d’œuvre.
La confiance se rétablit également dans l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM), qui a franchi le milieu du gué. Cependant, le renforcement simultané de l’économie observé dans la quasi-totalité des pays occidentaux a pour conséquence que la demande de produits dépasse l’offre, ce qui entraîne des goulets d’étranglements dans les approvisionnements. Ces derniers mois ont également montré de manière exemplaire que l’ouverture aux échanges et la coopération, bien plus que l’isolement, font leurs preuves en temps de crise. Par exemple, plusieurs entreprises suisses coopèrent dans la production mondiale de respirateurs, de vaccins ou de tests Covid-19.
Dès 2020, l’instrument du chômage partiel a permis de préserver des emplois et d’éviter des vagues de faillites plus importantes. Dans la phase actuelle de reprise, la décision du Conseil fédéral de prolonger le chômage partiel reste importante, puisqu’elle donne aux entreprises une sécurité de planification et d’investissement. Pour renforcer la compétitivité, le Gouvernement doit également soulager les entreprises du poids des coûts et contraintes réglementaires, faire avancer la réduction de la dette et garantir la voie bilatérale sur le plan de la politique européenne.
Renseignements
- Roland A. Müller, directeur, tél. 079 220 52 29, roland.mueller@arbeitgeber.ch
- Simon Wey, economiste en chef, tél. 044 421 17 39, wey@arbeitgeber.ch