Au cours de sa séance, le Conseil Fédéral a décidé aujourd’hui de soumettre pas moins que deux initiatives sur l’AVS en même temps au vote du peuple. Ces deux initiatives auraient un impact majeur, aussi bien positif que négatif, sur le premier pilier.
L’avenir financier de l’Assurance-vieillesse et survivants (AVS) est plutôt sombre. Si l’acceptation de la réforme AVS 21 a permis de stabiliser temporairement la situation financière de l’institution, cette importante œuvre sociale sera de nouveau dans le rouge dès 2030. Nous ne pourrons pas nous passer d’une réforme structurelle durable pour donner une stabilité pérenne à l’AVS. La réforme sur les rentes en fournirait une base optimale. Elle comporte un mécanisme inédit: après avoir augmenté une fois l’âge de la retraite à 66 ans, celui-ci serait automatiquement corrélé à l’évolution de l’espérance de vie. La revendication de l’initiative répond aux besoins de son époque et s’adapte à l’évolution démographique. L’initiative sur les rentes permettrait de stabiliser le premier pilier pendant des décennies et de mettre un terme pour de bon aux discussions ou votes récurrents sur le relèvement de l’âge de la retraite d’une seule décision.
La seconde initiative qui sera présentée le même jour au peuple est bien plus nocive. Une 13e rente de l’AVS serait un nouveau renforcement des prestations sous-financé qui plomberait massivement les perspectives financières de l’AVS avec un surcout de l’ordre de 115 milliards de francs à l’horizon 2050. Aussi bien le Conseil fédéral que les deux Chambres ont déjà jugé inacceptable le surcout financier de cette initiative. Dans la situation financière tendue de l’AVS, cette augmentation des rentes selon le principe du saupoudrage est clairement un mauvais signal. Elle n’est d’ailleurs pas nécessaire non-plus parce que les retraité-e-s dans le besoin bénéficient déjà d’une aide financière par le biais des prestations compensatoires.
Le dimanche de votation du 3 mars 2024 sera déterminant pour l’avenir du premier pilier. En acceptant l’initiative sur les rentes, le peuple aura la chance d’enfin stabiliser durablement le premier pilier. Et en rejetant la 13e rente AVS, il pourra couper court à des demandes utopiques et inutiles de renforcement des prestations. L’Union patronale suisse est pleinement consciente de l’importance des deux projets et s’engagera pour une stabilisation durable des rentes au profit des générations actuelles et futures pendant la campagne de votation.
