Le Conseil fédéral opposé à l’augmentation des rentes AVS

6 juillet 2016 Nouvelles

Le Conseil fédéral a décidé de ne pas augmenter les rentes AVS et AI. Il explique cette décision par la faible progression des salaires et des prix. De plus, il rejette l’initiative AVSplus sur laquelle le peuple devra se prononcer le 25 septembre prochain. Ce texte demande une augmentation des rentes de dix pour cent. Le gouvernement ne voit pas de marge de manœuvre financière pour appliquer cette mesure.

Le Conseil fédéral se penche tous les deux ans sur la situation économique et se demande si elle exige une adaptation des rentes AVS/AI. A cette fin, il se fonde sur la recommandation de la Commission fédérale de l’AVS/AI qui calcule l’indice dit «mixte» sur la base de l’évolution des salaires et des prix à la consommation. Selon le gouvernement, l’indice n’autorise actuellement aucune augmentation des rentes AVS/AI. Il les a augmentées pour la dernière fois il y a deux ans.

Déjà à la veille de sa décision, le Conseil fédéral a rejeté l’initiative populaire  «AVSplus: pour une AVS forte». Le projet demande un supplément de 10% pour les bénéficiaires de rente. Cette requête est en contradiction avec l’évolution de l’économie et de l’AVS. Cette dernière est de plus en plus sous pression, vu que les cotisations versées ne suffisent plus à financer les rentes.

Le déséquilibre financier de l’AVS  s’explique principalement par le vieillissement de la population : le nombre de nouveaux rentiers par an va quasi doubler d’ici à 2030. Par ailleurs, en raison de l’allongement de l’espérance de vie, les rentiers perçoivent une rente AVS plus longtemps. C’est pourquoi les cotisations salariales devraient être constamment augmentées pour financer l’intégralité de ce développement. Si l’on exprime cette progression en chiffres, à défaut de réforme, l’AVS présentera un déficit annuel de l’ordre de 7 milliards de francs d’ici à 2030. L’initiative AVSplus porterait encore ce déficit à un niveau atteignant quelque 13 milliards de francs par an.

Développer l’AVS accentuerait encore davantage la situation tendue de l’économie. D’une part, cette démarche, en propulsant les coûts du travail vers le haut, nuirait à la compétitivité des entreprises. D’autre part, elle affaiblirait le pouvoir d’achat des travailleurs. Les jeunes et les familles seraient particulièrement affectés. Car c’est dans ces catégories de personnes que le risque de pauvreté est le plus grand. Ce sont elles qui seraient les plus touchées par la précarité et qui auraient encore moins d’argent par mois à leur disposition.