Nouvelles formes d’emploi, télétravail, temps partiel: le monde du travail évolue vers plus de flexibilité. Une évolution favorable aux salariés? Cette question est au cœur d’une enquête récemment menée par l’Institut de recherche Sotomo sur mandat de l’Union patronale suisse auprès de 1670 personnes actives.
L’étude confirme que la Suisse est un pays où il fait bon travailler. La grande majorité des personnes sondées (89 pour cent) se dit satisfaite de ses horaires de travail et de la compatibilité entre vie professionnelle et vie familiale. Ce degré de satisfaction concerne toutes les couches de la population et vaut aussi bien pour les femmes que pour les hommes.
Pour la moitié des employés dont la profession se prête à des horaires de travail flexibles, le modèle de travail pratiqué correspond à celui souhaité; 39 pour cent d’entre eux aspirent carrément à un modèle plus souple. Le désir d’une plus grande flexibilité concerne aussi le lieu de travail: 76 pour cent des personnes sondées appellent de leurs vœux le travail à distance.
Le fait que les salariés souhaitent davantage de flexibilité au travail – à la fois temporelle et spatiale – ne doit rien au hasard. L’enquête montre que neuf salariés sur dix voient au moins un avantage dans les horaires de travail à la carte dont principalement une meilleure conciliation entre vie professionnelle et obligations sociales et familiales. Conséquence: les personnes qui travaillent de manière flexible se disent plus satisfaites professionnellement que celles ayant des horaires fixes.
La flexibilité au travail est une réalité bien établie en Suisse et elle ne rime pas avec pénibilité ou précarité
Autre constat: la souplesse dans l’organisation professionnelle entraîne moins de stress et une charge de travail plus faible. C’est l’avis exprimé par 81 pour cent des personnes interrogées qui ont déclaré qu’une plus grande flexibilité des horaires de travail réduirait leur niveau de stress. Cela n’a rien de surprenant: en effet, travailler de manière flexible ne signifie pas travailler plus, mais avoir plus de latitude pour décider où et quand travailler.
Plus d’un quart des personnes interrogées travaillant à temps partiel seraient disposées à augmenter leur taux d’occupation si le travail pouvait être effectué de manière plus souple. La flexibilité au travail apparaît ainsi comme un atout pour lutter contre la pénurie de personnel. Une opportunité à saisir pour les employeurs qui veulent fidéliser leurs collaborateurs ou en attirer de nouveaux.
L’étude Sotomo vient tordre le cou à plusieurs idées reçues. La flexibilité au travail est une réalité bien établie en Suisse. Elle ne rime pas avec pénibilité ou précarité. Bien au contraire, cette souplesse s’avère favorable aux travailleurs: moins stressés et plus heureux, ils vont même jusqu’à demander des arrangements de travail plus flexibles.