Qui nous sommes: portrait de Andrea Schwarzenbach

29 juillet 2021 5 questions à...

A intervalles plus ou moins réguliers, nous présentons sous cette rubrique, entre autres, les membres du secrétariat de l'Union patronale suisse (UPS). Voici l’interview d’Andrea Schwarzenbach, responsable adjointe du secteur Marché du travail et Droit du travail. Elle nous confie ici ce qui rend le travail au sein d’une organisation faîtière particulièrement intéressant et précise un point au moins sur lequel le droit du travail peut encore être amélioré.

Vous êtes entrée à l’Union patronale suisse l’an dernier au début de la crise sanitaire, juste avant le premier confinement. Comment avez-vous vécu cette période d’initiation au travail?

Ayant rejoint l’UPS le 1er mars 2020, j’ai encore eu le temps de faire personnellement la connaissance de quasi tous mes collègues avant le confinement imposé deux semaines plus tard. Cette circonstance a facilité nos relations professionnelles sous le régime du télétravail qui s’est instauré par la suite. Depuis lors, j’ai pris mes marques au travail, mais bien que je sois en poste à l’UPS depuis près d’un an et demi, je suis encore loin de connaître personnellement tous les partenaires d’activité et associatifs, du fait même de la pandémie. J’attends donc avec impatience d’avoir de plus nombreuses occasions de les rencontrer.

Auparavant, vous travailliez comme juriste spécialisée en droit du travail dans le domaine de la protection juridique. En quoi cette expérience vous est-elle particulièrement utile dans votre emploi actuel?

Ayant eu des responsabilités de conseil et de gestion en lien avec divers problèmes et litiges touchant le droit du travail, pour des particuliers comme pour des entreprises, j’ai acquis des connaissances pouvant être utiles pour résoudre des problèmes de droit du travail dans différentes cultures d’entreprise. La diversité de la clientèle rencontrée m’a appris à situer ces problèmes. Le plus souvent, j’ai constaté qu’ils n‘exigent pas une réponse juridique au sens technique du terme, mais plus simplement un arrangement viable trouvé le plus vite possible entre les deux parties. Cette expérience m’aide aujourd’hui à répondre aux préoccupations de nos membres, pour qui les solutions peuvent sembler inaccessibles à première vue.

Qu’est-ce qui rend les questions de droit du travail particulièrement exigeantes et intéressantes pour l’une des grandes faîtières nationales de l’économie suisse qu’est l’UPS?

En principe, les questions de droit du travail ne concernent pas des entreprises individuelles, mais des branches ou des secteurs économiques entiers. Les particularités géographiques doivent aussi être prises en compte. Par exemple, nos membres suisses romands n’ont pas les mêmes préoccupations que nos membres alémaniques. C’est ce qui est apparu, par exemple, autour de la proposition d’une convention pour le télétravail. Au niveau des organisations faîtières, la coopération avec la Confédération est particulièrement intéressante. En tant que faîtière, par exemple, nous sommes autorisés à soumettre nos requêtes et préoccupations directement au Conseil fédéral.

Revenons-en à la crise sanitaire. Que signifie pour vous et votre secteur travailler en «mode crise»?

Etant entrée à l’UPS au début de la pandémie, je ne sais pas vraiment ce que signifie ne pas travailler en «mode crise». Au fur et à mesure de la progression de la pandémie, notre façon de travailler s’est adaptée aux vagues successives. Dès que le nombre de contaminations diminuera, mon secteur d’activité pourra de nouveau se consacrer à d’autres sujets. Pour moi, le «mode crise» correspond donc aux phases où nous sommes occupés par l’augmentation des cas Covid-19. De telles occurrences imposant souvent des délais très courts, nous devons agir et réagir avec agilité.

Où la nécessité de combler des lacunes vous paraît-il la plus urgente dans le droit du travail?

Dans les esprits, l’expression «combler les lacunes» signifie généralement «réglementer». Ce n’est pas ma préoccupation en matière de droit du travail et ce n’est pas non plus un objectif des employeurs, raison pour laquelle, notamment, j’ai choisi de travailler pour l’UPS. Au regard des réalités actuelles, je suis clairement d’avis, au contraire, que la flexibilisation du droit du travail devrait être étendue. Prenons un exemple : aujourd’hui le travail doit s’effectuer dans un délai maximum de 14 heures par jour ouvrable. Cela signifie qu’une personne salariée qui lit un e-mail à 6 heures du matin n’est pas autorisée à terminer l’activité définie par ce mail au-delà de 20 heures. Face aux exigences de la compatibilité entre vie professionnelle et vie de famille ou temps de loisirs, on voit bien qu’une telle restriction n’est plus adaptée à notre époque.