Non à l’inscription du congé-paternel dans la loi

5 mai 2011 Nouvelles

L’association faîtière des syndicats Travail Suisse réclame un congé paternel payé de 20 jours, afin que les pères puissent s’adapter à leur nouveau rôle après la naissance d’un enfant. L’Union patronale suisse s’oppose à cette revendication.

«Les congés parentaux font aujourd’hui partie intégrante des conditions d’engagement attractives. Ils sont utilisés pour acquérir du personnel et le garder», informe Travail Suisse. Mais le syndicat veut éviter que les employeurs instrumentalisent cet avantage concurrentiel à leur profit. Il demande plutôt que cette pratique soit uniformisée à l’échelon national, grâce à l’introduction d’un congé payé de 20 jours pour tous les pères. Cette mesure serait une première étape indispensable en vue d’un véritable congé parental qui se répartirait entre le père et la mère.

Cette requête repose sur la quatrième enquête effectuée par Travail Suisse auprès des employeurs du secteur public au sujet des congés parentaux, enquête dont les résultats ont mis en évidence une discrimination des hommes.

Selon Travail Suisse, les congés parentaux font partie des conditions de travail attractives. C’est aussi l’avis de l’Union patronale suisse, qui est toutefois convaincue qu’il ne faut pas les uniformiser par voie législative. Il convient au contraire, réaffirme l’UPS, de laisser aux partenaires sociaux, employeurs et travailleurs, cet objet de négociation qu’est le paiement éventuel d’un congé parental.

Le congé maternité payé existe déjà. Ajoutons que le financement d’un congé paternel par le régime des allocations pour perte de gain est exclu en raison même de la situation financière désastreuse des APG, qui a nécessité un relèvement des cotisations au 1er janvier 2011. La nécessité d’un congé maternité n’est pas dictée par les seuls impératifs de santé liés à l’accouchement (interdiction de travailler inscrite dans la loi du travail). La présence de la mère est également importante pour l’enfant (entre autres pour l’accoutumance à l’allaitement).

Ces arguments n’ont pas le même poids en ce qui concerne le père. Il est certes très important que l’enfant puisse jouir de la présence de ses deux parents. Mais ce besoin ne se limite pas à la période suivant immédiatement sa naissance. De plus, chaque père est libre de demander un congé non payé après la naissance de son enfant, de prendre quelques jours de vacances ou de convenir avec son employeur d’un autre arrangement.