Retour sur le marché du travail: reconnaître et utiliser les mesures existantes

28 septembre 2023 Nouvelles

Lors de sa session d’automne, le Conseil des États a examiné une motion visant à aider les personnes qui ont volontairement quitté le monde du travail en vue de leur réinsertion sur le marché du travail. Une offre diversifiée de mesures de reprise du travail après une pause prolongée existe déjà, ce qui rend cette initiative inutile.

La motion 23.3699 «Renforcer le soutien aux formations continues et aux reconversions professionnelles pour favoriser le retour dans le monde du travail» charge le Conseil fédéral de mettre en place un projet pilote avec un ou plusieurs cantons qui vise à soutenir davantage les personnes qui ont besoin d’une aide financière pour entreprendre une formation continue ou une nouvelle formation professionnelle en vue d’une reconversion. Ces aides doivent cibler les personnes qui sont sorties du marché du travail de manière volontaire, par exemple pour s’occuper de leurs enfants.

Pour l’Union patronale suisse (UPS), la promotion de la formation continue à des fins professionnelles est un pilier essentiel du marché du travail suisse. C’est pourquoi l’UPS soutient diverses mesures visant à la meilleure utilisation possible du potentiel national de main-d’œuvre qualifiée. Les dispositifs de promotion portée par les pouvoirs publics des compétences de base comme par exemple l’initiative «viamia» en font partie. Celle-ci permet aux personnes de plus de 40 ans d’effectuer un bilan de situation gratuit et d’obtenir un conseil en carrière personnalisé.

Le Conseil des États a adopté un point de vue différent en approuvant aujourd’hui la motion 23.3699 par 22 voix contre 13. L’Union patronale suisse estime qu’avec cette décision, il ignore les mesures déjà existantes. Dans la procédure de consultation sur le message FRI 2025-2028, il est clairement apparu, au regard du cadre financier proposé, que le budget de la Confédération sera plus restreint l’année prochaine, à cause de la situation budgétaire tendue et du contexte géopolitique. Au lieu de lancer un nouveau projet pilote, il vaudrait mieux renforcer et davantage faire connaître les dispositifs existants.

Parallèlement à ces points de contact et à ces mesures de réinsertion dans le marché du travail, il demeure important de créer des dispositifs incitatifs pour dissuader les gens, en majorité des femmes actuellement, à sortir entièrement ou en grande partie du marché du travail de leur plein gré. Des incitations financières et la création de meilleures possibilités de garde extrafamiliale des enfants seraient judicieuses en la matière. Les personnes concernées n’auraient ainsi pas à repartir à zéro sur le marché du travail, ce qui permettrait d’exploiter plus efficacement le potentiel national de main-d’œuvre.